L’intention, bonne et utile, de revigorer la ressource maritime de Madagasikara revient de loin. Osons-nous l’avouer que l’économie bleue fut, jusqu’à un passé récent, le parent pauvre des régimes ayant succédé dans le pays. On n’a pas su revigorer cette ressource qui regorge des richesses inestimables. Les termes même « économie bleue » sont quelque peu bizarres sinon étranges à nos oreilles. Trop habitués à, entendre des mots comme « industrie », « culture », « élevage », « tourisme », etc. nous ignorons qu’il existe d’autres activités capables de redresser l’économie du pays. La ressource maritime, longtemps oubliée, tente de se remonter en surface pour enfin se revigorer.
L’atelier de trois jours qui s‘était tenu à Antsiranana du 26 au 28 mars dernier se donne l’ambition de ranimer un secteur clé d’activité économique : les ressources marines autrement dit l’économie bleue. L’évènement organisé dans le contexte du cadre mondial de la biodiversité de Kunming Montréal et de l’objectif de protection de 30 % des océans d’ici 2030, a pu réunir des acteurs clés afin de redéfinir des stratégies durables. Les 60 participants composés des personnels de diverses entités et des institutions telles les trois départements ministériels à savoir l’Environnement, la Pêche et l’Aménagement du Territoire, discutaient des points focaux des conventions internationales comme la Convention sur la diversité biologique, la Convention de Nairobi. Les intendants locaux, les organisations telles Blue Ventures, CI, Famelona, l GEF 6, les Aires marines protégées (AMP), Madagascar National Park, ONG Mada, WCS, WWF ainsi que le Centre national des recherches océanographiques (CNRO) de Nosy Be, tous ont été persuadés durant l’atelier de la valeur de l’écosystème malagasy.
Comme il fallait s’y attendre, des résolutions ont été proposées, entre autres « la création et la gestion participative des Aires marines protégées (AMP), la mise en œuvre de la gouvernance communautaire par le biais des Transferts de gestion des ressources halieutiques (TGRH) et l’adoption d’autres mesures de conservation efficaces basées sur la zone (OECM). De même, les intervenants anticipaient des perspectives en analysant les critères bioécologiques, socio-économiques et culturels se basant sur l’intégration de l’entrepreneuriat bleu. De ce fait, « un comité de travail et de réflexion chargé d’élaborer un cadre de gouvernance adapté malagasy », a été mis en place.
Souhait ! Que ledit comité soit concrètement opérationnel ! L’opinion, tout ouïe, attend et espère être mise au courant de l’évolution des travaux par des rapports continus. On est tous conscients de l’importance cruciale des exploitations rationnelles de nos ressources marines. Conjuguées avec les mises en valeur d’autres richesses naturelles que le pays dispose, Madagasikara sera mis en orbite du développement.
Ndrianaivo