Publié dans Editorial

Traitement de cheval

Publié le mercredi, 10 septembre 2025

Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, a reçu en audience au Palais d’Etat d’Iavoloha, les membres du Conseil Supérieur de la magistrature conduit par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Rakotomandimby Benjamin. Il a été question durant la rencontre au sommet entre le Premier Magistrat du pays et l’Instance supérieure  nationale coiffant la Magistrature judiciaire, le CSM. En fait, le CSM gère la carrière des magistrats du pays (avancements, promotions, affectations, sanctions, etc.). Le président de droit du CSM et en sa qualité de Chef de l’Etat, Rajoelina Andry,  a profité de l’occasion de mettre les points sur les « i ». Rajoelina vitupère contre les indélicatesses de certains magistrats dans l’exercice de leur fonction. Précisément, à l’encontre des magistrats, pas tous d’ailleurs heureusement, d’abuser de leur fonction pour s’enrichir indûment, sur le dos des vulnérables justiciables. En d’autres termes, s’adonner à la corruption ! En fait, des juges ne se gênent point de soutirer de l’argent auprès des concitoyens qui évidemment se trouvent en situation difficile dans certains litiges qui les opposent à des adversaires plus puissants. Le Président Rajoelina a été plus que direct en donnant instructions au vice-président du CSI, le ministre de la Justice, de prendre des mesures les plus sévères contre les … corrompus.

Sauf pour le respect que l’on doit à l’endroit du Chef de l’Etat, les injonctions verbales, aussi virulentes soient-elles contre les magistrats qui se laissent séduire par la puissance des espèces sonnantes et trébuchantes, l’opinion reste dubitative sur les impacts réels auprès des indélicats de la Justice. Combien de fois n’a-t-on pas conscientisé les juges d’éviter à jamais toute tentative de corruption, d’éviter à tout penchant de réclamer quoi que ce soit aux concitoyens en échange du verdict. Des mots très durs et sans complaisance, des menaces de sanction la plus sévère voire définitive  mais le résultat demeure le même. Sans aucun scrupule, certains des magistrats prennent des décisions sinon arrangent le verdict contre des sommes d’argent. Au final, les avertissements et les menaces se limitant dans les pourtours du … verbe n’ont aucun impact réel.

D’aucuns n’ignorent que la racine de la maladie qui infecte le département de la Justice au même titre que ceux de l’Education et des Forces de la Sécurité a pris une profondeur telle que les remèdes classiques restent impuissants. Il va falloir administrer une « dose »  pour le traitement  de cheval. Effectivement, il faut augmenter la dose. Sur terrain, cela peut se traduire par l’adoption des sanctions radicales. Les avertissements verbaux, décisions d’affectation disciplinaire, soient-elles, ne font plus peur ! Il faudra oser prendre des sanctions exemplaires du genre « révocation » ou « radiation » du Corps.

Mais attention, les délinquances des agents au-col-blanc ne se limitent pas au Corps de la Magistrature, il en existe sous d’autres Corps de l’Etat. Evitons les deux-poids, deux-mesures. Sous prétexte que certains Corps de métier sont couverts par « le parapluie » de certaine immunité et donc inattaquable, la loi est faite pour tout le monde sans exception. Sinon, il y a des citoyens de la République au-dessus de la loi et d’autres, le commun des mortels,  sous la trappe.

L’opinion salue l’intransigeance du Président Rajoelina mais il faut oser faire le pas.

Ndrianaivo

Fil infos

  • Statistique agricole - Lancement du 3e recensement général de l’agriculture
  • Gel de certains comptes - Manifestation des employés du groupe Sodiat à Mandrosoa Ivato
  • Concertation nationale - Un début cacophonique
  • La Gen Z et les OSC - Pour une charte de la Transition
  • BIANCO Fianarantsoa - Détournement de plus de 8 millions Ariary à l’IFIRP
  • Conjoncture - Départ surprise du président de la CENI
  • Actu-brèves
  • Assemblée nationale - Trois nouveaux groupes parlementaires en gestation
  • ACTU-BREVES
  • Première autoroute de Madagascar - Remise aux calendes grecques

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Logique des faits
    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

A bout portant

AutoDiff