Publié dans Editorial

Par le bas

Publié le vendredi, 24 octobre 2025

Sur la tribune, devant la presse, au salon, sous la chaumière, au marché, sur la place publique, etc., on parle de la refondation. Dans certains cercles de réflexion,  la refondation enflamme les débats. Pour les nouveaux tenants du pouvoir, faire référence à la « refondation » semble être une obligation même dans certains cas, une contrainte. D’ailleurs, le numéro un du pays arbore le titre très officiel et solennel de « Président de la Refondation de la République » ! On ne jure que par ce terme magique mais parfois quelque peu trompeur, la « Refondation ».

 

Quand on évoque le mot « refondation », il s’agit essentiellement d’une action qui commence par le bas, au sol mais non pas au ras-du-sol. Non seulement au sol, ni à la surface du sol mais qu’il faille creuser jusqu’à une profondeur pour que la fondation puisse avoir une solide prise dans le … sol ou dans la terre. Une fondation peu profonde met en péril la durabilité voire la solidité de l’ancrage de l’édifice. En même temps, une fondation insuffisamment enfouie dans le sol porte atteinte à la sécurité dans le temps de la vie des occupants. Et en fin, une fondation mal ancrée ne résistera pas à la moindre secousse sismique ou autre. Ainsi, une fondation solidement ancrée au sol supporte un édifice ou une tour quelle que soit la hauteur.

Le concept de Refondation sur le plan politique ou idéologique n’est pas chose nouvelle à Madagasikara. Certains politiciens de divers horizons qui voulaient attirer l’attention du public-électeur se démarquaient du chemin classique en proposant de revenir à la source. En gros, ils peinaient à « charrier » la foule du fait que leur démarche de refonder la Nation reste floue vis-à-vis du commun des mortels.

Historiquement, la Grande île hérite d’une tradition lointaine dans la gestion des affaires du pays à partir de la base, d’une cellule au sein de la communauté villageoise, le Fokonolona. Dans tout Madagasikara, on rencontre ce noyau de base, le Fokonolona, qui gère les affaires de la communauté. Le pouvoir colonial a su exploiter cette cellule de base pour asseoir l’administration de la colonie.

Le colonel Richard Ratsimandrava conscient de l’importance capitale du Fokonolona, sillonnait le pays pour raviver et redynamiser le rôle principal de la cellule de base pour refonder la Nation selon le principe initial du Fokonolona et cela pour développer rapidement le pays. Convaincu à fond de la pertinence de partir à la base pour recréer la chance de réussir, Ratsimandrava Richard fonçait. Mais, la démarche faisait peur aux représentants des intérêts de l’ancienne puissance coloniale, il fallait qu’on mette un terme à tout prix  à cette initiative axée sur la refondation du pays, ce retour à la base.

L’avènement de la Deuxième République apportait une nuance au concept de Fokonolona dans le but d’instaurer le système socialiste communiste. Finalement, le Fokonolona a été dénaturé en Fokontany pour devenir un instrument de la dictature socialiste.

Recréer la Refondation de Madagasikara. Louable objectif, il va falloir revenir à la base, à la source, le « Fokonolona ». Et refonder un système respectant l’âme et l’esprit du Fokonolona. Une valeur inusable qui a traversé le temps.

 

Ndrianaivo

Fil infos

  • Persécutions politiques - Les collaborateurs de Rajoelina dans le viseur du régime
  • Fête de la Nativité - Pas de trêve politique
  • Administration public - Six Chefs de Région "par intérim" nommés 
  • Haute Cour Constitutionnelle - Des soi-disant démissions contestées
  • Gouvernement de la Refondation - Distribution de vivres dans le Grand Sud en fin de semaine dernière
  • Parlement - Clap de fin pour le Sénat
  • Face-à-face entre un fourgon et un camion - Un survivant dans un état critique
  • PLFI 2026 - Un budget insuffisant et opaque selon le Collectif des citoyens
  • Famille Ravatomanga - Domicile et bureau « visités » à une heure du matin…
  • Fausses et illégales perquisitions - Des auteurs toujours en circulation

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

A bout portant

AutoDiff