Publié dans Editorial

L'homme de la situation

Publié le mardi, 22 janvier 2019

« Ecce Homo » (Voici l'homme) s'écria le Gouverneur de la Palestine, le Ponce Pilate, au moment où il livra aux mains des Juifs un « homme » qui s'était pris pour Roi d'Israël et encore plus  Fils de Dieu, un certain Jésus de Nazareth. Le Haut représentant de César au pays de David se dessaisit du « dossier » de cet « homme » innocent pour laisser aux « griffes » des grands chefs religieux. On le savait à quel jugement implacable l'attendait. C'était en Palestine ! Il y a 2.000 ans.

Aujourd'hui, chez nous à Madagascar, voici notre homme ! L'homme par qui le pays put rejoindre la pléiade des Nations ayant réussi leur examen d'entrée dans le concert des Etats de droit et démocratiques. Jean Eric Rakotoarisoa, car il s'agit de lui, est l'homme providentiel de la situation chaotique dans laquelle Madagascar s'était engouffré. En ces temps-ci où le pays négocia un tournant périlleux et décisif de son histoire, il y eut un homme qui tenait, d'une main de fer, les manettes du processus général de la mise en place de celui qui sera le nouveau tenant de la Magistrature suprême du pays.

Constitutionnaliste émérite et analyste confirmé, Jean Eric Rakotoarisoa succéda au poste de président de la Haute Cour constitutionnelle, en février 2014, à Jean Michel Rajaonarivony. Ce dernier, étant limogé par le nouveau Chef de l'Etat, de l'époque, Hery Rajaonarimampianina.  Les grandes presses internationales ont eu raison de l'avoir choisi comme interlocuteur privilégié. Relevons le cas de la Radio du Monde (RFI). Son analyse se fait toujours inviter. Il avait été nommé par le quota de la Présidence. Dans  ce contexte confus,  le président de la HCC exerça infailliblement son rôle en tant que « Chef d'orchestre ». Aucune fausse note n'a été permise ni tolérée.

Grâce à la lucidité et à la pertinence intellectuelle du locataire d'Ambohidahy, le pays peut se targuer d'être fier d'un processus électoral réussi voire sans faille. Certes, des imperfections ont été constatées ici et là, cependant dans l'ensemble, le scrutin se déroula selon les normes classiques de la démocratie et est accepté par tous, en particulier, la Communauté internationale. Pour une fois, Madagascar vit, en chair et en os, l'alternance par la voie des urnes. Une grande première que tous les pays amis n'ont pas raté de féliciter ! Très loin de nous l'idée de sous-estimer le rôle très important tenu par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) durant ce processus compliqué. Nous ne voudrions pas non plus négliger l'impact décisif du Gouvernement de consensus dirigé par Ntsay Christian dans l'achèvement de la mission périlleuse. Et surtout, il faut mettre en exergue la maturité du peuple malagasy ayant facilité l'aboutissement du processus électoral. Mais, nous voulons attirer l'attention de tous sur l'efficacité et la compétence de l' »arbitre », l'homme de la situation, qui agit dans la neutralité totale. Une impartialité foncièrement utile pour la sortie de Madagascar de cet imbroglio politique déroutant.

Parvenir à mettre en place un Président de la République dans un cadre démocratique tout en respectant les normes universellement reconnues de l'Etat de droit n'est pas du tout évident en soi. La Nation présente sa gratitude envers l'homme de la situation, Jean Eric Rakotoarisoa.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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