Publié dans Editorial

Et le savon !

Publié le vendredi, 15 février 2019

Trop occultée par les affres et les fantasmes de la politique, l’économie s’éclipse et meurt à petit feu! Elle peine à subsister. Des mesures d’urgence s’imposent.
Le samedi 12 janvier 2019, le premier responsable de l’Autorité nationale en charge des mesures correctives commerciales (ANMCC) donna une conférence de presse en présence de certains opérateurs locaux. L’objet étant de faire état des dispositions engagées afin de « donner un nouveau souffle à l’industrie nationale ». D’après Barthélémy, directeur Général de l’ANMCC, des mesures de sauvegarde ont été arrêtées touchant les importations de certains produits comme les pâtes alimentaires, des détergents en poudre ainsi que des couvertures. Pour une durée de 4 ans, renouvelable, les importations de ces produits ciblés seront soumises au droit additionnel de 30%.  Il n’est jamais tard pour bien faire ! Les acteurs nationaux de l’industrie ont dû attendre des années des mesures pour protéger nos produits face à l’importation ... sauvage des marchandises moins chères en provenance des pays comme la Chine. Il ne faut pas avoir honte de recourir au protectionnisme quand l’industrie nationale est menacée.

Sous d’autres cieux, des dirigeants politiques ont dû prendre des mesures correctives courageuses malgré le principe du libéralisme économique qu’ils prônent. Aux Etats-Unis, de la Guerre de Sécession jusqu’en 1934, l’ « âge d’or du protectionnisme américain », la Maison Blanche avait dû prendre des mesures protectionnistes afin de préserver les intérêts des travailleurs américains face aux importations massives des produits moins chers. Apôtres du libre-échange, quand cela les arrange, les Américains ne se gênent point à limiter l’entrée des produits étrangers sur leur marché. Les mesures salvatrices prises, bien que tardives, par le Gouvernement malagasy par le biais de l’ANMCC concernant trois produits phares tels les pâtes alimentaires, les détergents en poudre ainsi que les couvertures sont, bien entendu, les bienvenues. Il ne faut pas avoir honte ni le complexe de « sanctionner » les marchandises étrangères quand les produits nationaux encourent des risques. Seulement, les observateurs de s’interroger sur le sort réservé aux autres produits qui, à leur compte, avaient fait l’honneur à l’industrie nationale.  Le cas du savon ! Madagascar fut l’un des pays africains disposant d’une unité de production haut de gamme de savon faisant d’ailleurs la fierté nationale : la Savonnerie Tropicale. Depuis que les importations sauvages de savon inondèrent le marché local, notre fleuron national peine  à survivre. Grâce à la ténacité d’André Ramaroson, capitaine d’industrie qui ne se laissait pas abattre, la Savonnerie Tropicale tient, tant bien que mal, la route. Mais il n’y a pas que le savon ! Le textile (SOTEMA de Mahajanga, COTONA d’Antsirabe) et bien d’autres s’écroulent tour à tour. Les friperies saturent le marché. Conséquences, des unités de production locales ferment leurs portes et des milliers de travailleurs réduits au chômage. Donc, prendre des mesures protectionnistes relève d’une urgence nationale. Cependant, il faut que les opérateurs locaux soient à la hauteur de leurs ambitions, et ce, pour satisfaire le marché local et surtout faire de telle sorte que leurs prix soit ...compétitifs. Sinon, les mesures correctives risqueraient de pénaliser les pauvres consommateurs.  Ainsi, dans cette lancée des mesures protectionnistes, l’ANMCC doit urgemment se pencher sur le cas des autres produits qui font partie, eux aussi, des produits à protéger.
 Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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