Publié dans Editorial

47 ans après !

Publié le vendredi, 17 mai 2019

Où en est-on ? Quel bilan pourrait-on dresser ? Le positif ou bien le négatif ? Autant de questions que l’on est en droit de poser quarante-sept ans après les évènements tragiques du 13 mai 1972. Difficile, très difficile de répondre par un simple signe «positif » ou par une simple indication « négatif ». Tout commençait par une modeste grève, à peine connue du public, des étudiants en Médecine de Befelatanana regroupé au sein de l’AEMP (Association des étudiants en Médecine de Befelatanana) en février 1972. L’AEMP revendiquait l’alignement en droit et en valeur avec les étudiants de la Faculté de Médecine d’Ankatso. En fait, le pays avait un système d’enseignement hybride. Pour le cas de la Médecine, il y avait « deux » types d’étudiants. Les étudiants de Befelatanana et ceux d’Ankatso. Les premiers, de l’Ecole de Médecine de Tananarive (Befelatanana) formant des médecins de l’AM (Assistance Médicale) de niveau 3ème de l’enseignement général pour seconder les médecins Vazaha. Un système hérité de la colonisation.

Tandis que les seconds, de niveau Bac, admis à la Faculté de l’Université et qui devaient poursuivre leurs études en France à la fin de la deuxième année d’étude. Après que le Gouvernement Tsiranana dissout l’AEMP le 24 avril, le mouvement de Befelatanana se durcit et atteignit les lycées de Tananarive et les étudiants d’Ankatso. Les revendications se radicalisèrent et prirent les allures culturelles, économiques  et politiques. On réclamait la malgachisation de l’enseignement et la fin du néo-colonialisme politico- économique. La rafle par les FRS des 400 étudiants grévistes, à Ankatso, au petit matin du 13 mai pour les déporter à Nosy Lava fut le tournant décisif du mouvement. Une grève générale s’ensuivit. Les étudiants et élèves investirent l’Avenue de l’Indépendance devant l’Hôtel de Ville. En tant qu’étudiant, votre humble serviteur y était parmi les manifestants. Des éléments des FRS réprimaient de façon sanglante. Ils ont tiré à balles réelles. Bilan : 26 morts dont 19 manifestants et 7 du côté des Forces répressives. Ce fut le tournant décisif précipitant la chute de Tsiranana. Quarante-sept ans après, quel bilan dressions-nous ? Sans la moindre hésitation, on pourrait avancer d’un bilan mitigé ! Certes, les Vazaha, enseignants et opérateurs économiques, ont plié bagage, cependant, les élites nationales prenant le relais n’ont pas su tirer profit de leur départ. Les nouveaux dirigeants ne parvinrent pas, et ce jusqu’à un passé récent, à capitaliser les opportunités qui se présentaient. La preuve, de 1972 jusqu’à nos jours, le pays ne cesse de dégringoler. L’économie nationale touche le fond et la malgachisation du système éducatif tant réclamée a été abandonnée à mi-chemin. Nos potaches jusqu’au niveau universitaire ne savent écrire ni lire le français autant que le malagasy. Tout simplement parce que les enseignants chargés de transmettre les connaissances ne maîtrisent pas non plus la langue d’enseignement (le français et le malagasy). On est là encore 47 ans après ! Fort heureusement qu’un jeune et patriote leader se lève et reprend le défi. Rajoelina Andry Nirina, le nouveau Chef d’Etat, s’engage à redresser le pays. A nous tous de le soutenir ! Il faut lui donner la chance effective de réaliser ses ambitions. Une majorité stable à l’Assemblée nationale lui sera d’une nécessité absolue !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Des balises
    Des défis de Titan et de Pharaons attendent les nouveaux tenants du pouvoir ! Très difficiles, très compliqués, très délicats et très urgents, en fait des paris fous mais incontournables se dressent devant le colonel Michaël Randrianirina, le président de la Refondation de la République de Madagascar (PRRM). La réussite et la concrétisation des engagements pris devant un parterre des personnalités civiles et militaires font débat sans vouloir forcément insinuer le doute. En tout cas, compte tenu des impératifs liés aux besoins urgents des malagasy, le nouveau locataire d’Ambohitsorohitra n’a pas le choix. Il doit coûte que coûte aller dans le bon sens !

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