Publié dans Editorial

Savoir perdre !

Publié le vendredi, 31 mai 2019

La sagesse des hommes dit « quand on sait perdre, on sort par la grande porte ». Nos Ancêtres le confirment « heureusement qu'on a trébuché, on saura se relever » (Soa lavo, hahay miarina). L'échec fait partie intégrante, un jalon parfois incontournable, de la réussite du moment qu'on sache le capitaliser à bon escient. Mitterrand avait dû concéder deux défaites humiliantes, quatorze ans durant, avant de décrocher, en 1981, la précieuse victoire à l'Elysée et pour y rester … quatorze ans.

 

Madagascar vient de franchir une étape cruciale dans la consolidation de la démocratie et l'assise de l'Etat de droit. La mise en place de la deuxième mandature de l'Assemblée nationale revêt un caractère essentiel à travers le processus de redressement du pays. On est en pleine phase de comptage des voix. Le verdict des urnes se précise lentement mais sûrement. Par la force des choses, la victoire de la plate-forme présidentielle se dessine. Bien qu'on soit encore au stade des résultats provisoires plutôt officieux, des vagues de contestations s'élèvent déjà ! Le spectre de la défaite fait monter d'un cran la tension. Et on accuse des innocents ou encore on cherche de petites bêtes pour expliquer l'échec.

L'abstention « historique », pour certains losers en panne de crédit auprès du peuple, figurerait en première ligne des motifs de leur ratage. On se réfugie derrière le faible taux de participation. Il serait à mettre sur le compte du régime en place. Un bouc émissaire tout trouvé.

L'imperfection de l'organisation générale des élections par le QG d'Alarobia ainsi que ses démembrements à travers l'île se trouverait derrière l'échec de certains concurrents. Ils font porter le chapeau de leur déroute à la CENI qui, au final, endosse la responsabilité de l'impopularité des autres.

A Antananarivo, la Capitale, la grande majorité des candidats durent se contenter des piètres résultats (officieux) avoisinant les 3 à 4%. Scores qui reflètent la réalité à la base de la « légèreté » de leur emprise. Devra-t-on donc accuser les autres ? Et même le parti de l'ancien Président Marc Ravalomanana qui, selon les chiffres encore officieux, a pu faire élire, tout juste, ses poulains dans les six Arrondissements, eut encore le malin plaisir de jeter sur le front de l'IRD les causes de leur demi-succès ou demi-échec.

La réussite probable à l'échelle nationale, scores officieux à témoins, de la « mouvance présidentielle »  témoignerait, selon ces recalés notoires, de la défaillance de la stratégie de mise en œuvre des élections à Madagascar. Tout le monde le sait qu'aucun scrutin qui s'était déroulé à Madagascar n'avait pas subi les revers des irrégularités ou de l'imperfection des opérations de vote seulement celles-ci n'ont pas empêché les affaires nationales de suivre leur cours.

Inutile de descendre dans la rue, il faut attendre patiemment et sagement la proclamation officielle des résultats définitifs ou finaux. Les autorités compétentes en la matière (CENI, HCC) sont là pour étudier, à fond, la véracité ou non des chiffres reçus à leur niveau respectif. En effet, il ne faut pas oublier qu'il existe deux entités de contrôle. Les éventuelles irrégularités apparaîtront sûrement ou à Alarobia ou bien à Ambohidahy.

Ainsi, la meilleure conduite sera de savoir perdre pour mieux sauter à la prochaine.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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