Publié dans Editorial

Diplomatie réactivée

Publié le lundi, 17 juin 2019

Madagasikara refait surface. Le pays se relève et retrouve lentement mais sûrement sa place sur la scène internationale, dans le concert des Nations libres et souveraines. Moribonde voire même éteinte, la Relation extérieure de la Grande île est désormais revigorée. En soixante ans d'indépendance, la diplomatie malagasy connut des hauts et des bas. Malmenée par les mésaventures des régimes successifs, elle galérait  jusqu'à perdre le cap !

 

Durant la Première République, la diplomatie malagasy agit en fonction des intérêts de la Métropole, l'ancienne puissance coloniale. C'est la France qui dirigeait la Relation extérieure de Madagasikara notamment en matière économique. Lié ou … ligoté par un Accord de coopération avec la France, Madagasikara ne disposait aucune marge de manœuvre nécessaire pour mener à sa guise la diplomatie nationale. Ce fut l'époque de la « diplomatie guidée ».

Les évènements de mai 72 bouleversèrent la situation. Sous la houlette d'un jeune Officier de Marine, ministre des Affaires Etrangères du Gouvernement Ramanantsoa, un certain Ratsiraka Didier, la diplomatie malagasy tentait de s'émanciper du joug néo-colonial. Un nouvel Accord de coopération « recadré » ou « remanié » vit le jour.

Mais la situation se radicalise à l'époque de la Deuxième République. Ratsiraka l'homme fort du régime socialiste coupa le cordon ombilical avec la Mère Patrie. C'est l'avènement de la diplomatie progressiste orientée vers les relations serrées avec les pays d'obédience marxiste-léniniste. Désormais, on ne jurait que par l'entremise de l'URSS, de la Chine populaire, de la Corée du Nord et par certains pays « amis » d'Afrique. La France reléguée en troisième ou quatrième position est réduite à une simple  figuration. Par conséquent, Madagasikara avait dû gérer une diplomatie tendue même hostile avec les grandes chancelleries occidentales.

Seulement, la France ne se laissait pas faire. Elle tentait par tous les moyens à « récupérer » sa place. En tant qu'ancien pays colonisateur, la tradition sur le plan international veut qu'elle décide du sort de Madagasikara. Aucune autre puissance étrangère (occidentale) ne peut passer outre les consignes émises par la France. Tous les financements ont été bloqués. Madagasikara vivait des moments difficiles. Le blocus imposé par la France et ses acolytes  portait ses fruits. Le régime rouge de Ratsiraka se trouvait dans l'obligation de s'agenouiller. De ce fait, la diplomatie malagasy ouvrait ses portes aux pays alliés de la France tout en se soumettant à leurs consignes ou à leurs … caprices. Et la France reprit ses … droits. A son retour au pouvoir en 1996, Ratsiraka virait totalement « à droite » et la diplomatie malagasy agit, de nouveau, en fonction des intérêts de la Mère-Patrie.

Ravalomanana Marc, au pouvoir depuis 2002, changeait de cap tout en maintenant le cadre géopolitique dominé par l'Occident. Les pays anglo-saxons dont l'Allemagne, au détriment de la France, prenaient la relève et assurait la barre de la diplomatie malagasy.

Durant la Transition, la diplomatie malagasy souffrait du fait de l'embargo voulu par la Communauté internationale. La situation perdure et même après la sortie de la crise, le régime HVM ne parvint pas à rétablir la situation. L'avènement de Rajoelina au pouvoir offre du baume au cœur à la diplomatie malagasy. L'IEM  conquiert la confiance des grands partenaires. Désormais réactivée, elle (diplomatie) va pouvoir fonctionner à plein régime.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Une étape franchie ?
    Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina dissout le Gouvernement. Pour certains, peu enclins à consentir le bon côté du geste du numéro un du pays, ils relativisent la décision. Pour d’autres qui concèdent à reconnaitre l’aspect positif de la chose y voient un effort devant aboutir à une étape décisive pour améliorer la gestion des affaires nationales. Deux angles de vue apparemment inconciliables et diamétralement opposés, mais avec un minimum de prise de conscience en lien aux intérêts inaliénables de la Nation, on pourrait joindre les deux bouts.

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