Rajoelina Andry déclarait urbi orbi à Mahamasina (Palais des sports) lors de son rapport solennel des Cent premiers jours de mandat qu'il ne trahira jamais son peuple. A cette occasion, il dénonçait publiquement le prix « injuste » du carburant à la pompe que les opérateurs pétroliers imposent tout en criant au scandale sur le mode de calcul appliqué.
Jamais dans les annales de la République qu'un Chef d'Etat d'un pays dit « en développement » ose s'attaquer directement et sur la place publique aux intérêts des grands opérateurs économiques tels les pétroliers implantés sur place. Pour la première fois, un dirigeant d'un pays pauvre brave et défie publiquement les tout- puissants « capitalistes ». Honnêtement, c'est une bravoure à laquelle il fallait, pour ce faire, avoir les reins solides !
Rajoelina Andry, de par cette courageuse démarche, voulait inculquer une nouvelle pratique dans la gestion des affaires nationales et du système du pouvoir à Madagasikara. Il mise sur l'implantation chez les jeunes d'un nouvel état d'esprit dans la pratique politique ainsi que la mise en terre de la « semence du changement» par la culture du respect de la parole donnée. La jeune génération du pays doute au plus haut point de la sincérité des promesses des hommes politiques. La culture du mensonge gagne trop du terrain au sein des régimes successifs à telle enseigne qu'on n'accorde plus le moindre crédit aux paroles données. D'ailleurs, la chute ou le départ prématuré du régime précédent s'explique par les faux bond à répétition des anciens dirigeants sur leurs engagements.
Rajoelina Andry voulait simultanément mettre en valeur la priorisation des intérêts du peuple. En effet, c'est un engagement qu'il avait pris dans le cadre du Velirano. Le prix du carburant à la pompe se trouve au cœur du combat qu'il tient à mener dans la mesure que tout le mouvement lié à l'inflation dépend étroitement de l'allure du prix à la pompe. Si l'on veut maîtriser en amont et en aval la cadence de l'inflation, il faudrait avoir la haute main sur la structure des prix du carburant dans le pays.
En parallèle, le Chef de l'Etat expose aussi sur la table le cas de la JIRAMA. En gros, les pétroliers avaient eu du pain sur la planche. Acculés au mur, ils n'auront d'autre choix que de trouver un terrain d'entente avec le Président dont le plus important avant tout c'est le peuple !
Ndrianaivo