Publié dans Editorial

Le peuple d'abord !

Publié le mercredi, 19 juin 2019

Bras de fer. Le Chef de l'Etat Rajoelina Andry et les pétroliers opérant dans la Grande île, assis autour d'une table, s'étaient donné les efforts utiles durant deux jours pour débattre un sujet délicat à savoir « revoir à la baisse » le prix à la pompe du carburant. Sans avoir été présents au débat, on imagine facilement le bras de fer entre les deux camps. Une chaude discussion pour la simple raison qu'il s'agit de la collision frontale de deux intérêts contradictoires. Pour le Président de la République, l'intérêt de la grande majorité prime avant toute autre considération. Une option non négociable qui passe avant toute chose ! Du côté des opérateurs pétroliers, réticents, sans avouer publiquement aux démarches d'Iavoloha, on tente toujours et par tous les moyens à garder la ligne garantissant le maximum de bénéfices.

 

Rajoelina Andry déclarait urbi orbi à Mahamasina (Palais des sports) lors de son rapport solennel des Cent premiers jours de mandat qu'il ne trahira jamais son peuple. A cette occasion, il  dénonçait publiquement le prix « injuste » du carburant à la pompe que les opérateurs pétroliers imposent tout en criant au scandale sur le mode de calcul appliqué.

Jamais dans les annales de la République qu'un Chef d'Etat d'un pays dit « en développement » ose s'attaquer directement et sur la place publique aux intérêts des grands opérateurs économiques tels les pétroliers implantés sur place. Pour la première fois, un dirigeant d'un pays pauvre brave et défie publiquement les tout- puissants « capitalistes ». Honnêtement, c'est une bravoure à laquelle il fallait, pour ce faire, avoir les reins solides !

Rajoelina Andry, de par cette courageuse démarche, voulait inculquer une nouvelle pratique dans la gestion des affaires nationales et du système du pouvoir à Madagasikara. Il mise sur l'implantation chez les jeunes d'un nouvel état d'esprit dans la pratique politique ainsi que la mise en terre de la « semence du changement» par la culture du respect de la parole donnée. La jeune génération du pays doute au plus haut point de la sincérité des promesses des hommes politiques. La culture du mensonge gagne trop du terrain au sein des régimes successifs à telle enseigne qu'on n'accorde plus le moindre crédit aux paroles données. D'ailleurs, la chute ou le départ prématuré du régime précédent s'explique par les faux bond à répétition des anciens dirigeants sur leurs engagements.

Rajoelina Andry voulait simultanément mettre en valeur la priorisation des intérêts du peuple. En effet, c'est un engagement qu'il avait pris dans le cadre du Velirano. Le prix du carburant à la pompe se trouve au cœur  du combat qu'il tient à mener dans la mesure que tout le mouvement lié à l'inflation dépend étroitement de l'allure du prix à la pompe. Si l'on veut maîtriser en amont et en aval la cadence de l'inflation, il faudrait avoir la haute main sur la structure des prix du carburant dans le pays.

En parallèle, le Chef de l'Etat expose aussi sur la table le cas de la JIRAMA. En gros, les pétroliers avaient eu du pain sur la planche. Acculés au mur, ils n'auront d'autre choix que de trouver un terrain d'entente avec le Président dont le plus important avant tout c'est le peuple !

Ndrianaivo

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Andry Rajoelina sur la JIRAMA - « Aucune privatisation en perspective »
  • Carburant frelaté - Des groupes électrogènes de la JIRAMA mis hors service dans le Sud-Ouest
  • 45e Sommet de la SADC - Madagascar entend marquer les esprits
  • Société civile - « Mahitsy Fijery », une nouvelle sentinelle citoyenne pour Antananarivo
  • Procureur général près la Cour d’appel -La vigie de l’action publique
  • Investissements - Mamy Ravatomanga répond à ses détracteurs
  • Crânes du Roi Toera et ses guerriers - Retour au pays au mois août
  • La société civile à la France - La restitution des îles Eparses est une question de dignité, de justice et de droit inaliénable  
  • Baccalauréat 2025 - Un dispositif de sécurité drastique mis en place
Pub droite 1

Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

A bout portant

AutoDiff