Publié dans Editorial

Jouissances populaires

Publié le lundi, 24 juin 2019

Que la fête commence !  Les festivités entrant dans le cadre de la célébration de la Fête nationale battent leur plein. A Antananarivo, la Capitale de Madagasikara, c’est l’effervescence. Dans tous les quartiers des six Arrondissements, différentes animations pour tous les âges et pour tous les goûts sont prévues (kermesses, mini-podiums, etc). Sur l’Avenue de l’Indépendance, le podium central surchauffe l’ambiance. A Betongolo, la Fête de l’Armée reprend ses droits avec des attractions diverses (stands de tir, baby-foot, etc). En cette fin de journée, le clou de la Fête, ce sera un grand show de feu d’artifice à Anosy. Bref, c’est la fête populaire dans la Ville des Mille ! Des jouissances populaires auxquelles tous, sans distinction de religion ou de régions ni de niveau de vie encore moins de responsabilité du haut de l’échelle de l’Etat jusqu’au plus bas de l’étage, sont conviés. Dans les provinces, l’ambiance populaire est également au rendez-vous. Le Gouvernement donnait des consignes pour que la célébration de la Fête nationale revête réellement le caractère populaire. Tout le monde est invité à participer et jouir de l’ambiance de fête. Le Gouvernement sous l’impulsion du Chef de l’Etat a pris une décision historique. Il s’agit de rendre « populaire » la Fête nationale et d’une pierre deux coups, supprimer le banquet « royal » offert au Palais présidentiel d’Iavoloha permettant ainsi au régime d’économiser l’argent public et/ou de sauvegarder autrement dit prendre soin de la vulnérable Caisse de l’Etat. Les nouveaux dirigeants jugent indécent le festin destiné uniquement aux barons ou aux proches du pouvoir communément appelés Corps constitués. Cette « folie d’Etat », le banquet, datait de la Deuxième République. L’Amiral éprouvait le malin plaisir d’inviter à Iavoloha quelque 1500 à 2000 personnes pour un géant cocktail qui se prenait d’ailleurs en un petit quart de temps. En cause, certains « invités » mettaient à …sac plutôt en sachets les « kaly ».

Un banquet totalement inapproprié dans la mesure où la grande majorité des malagasy vivait dans une misère poignante. Mais, ce fut surtout une occasion pour le Président respecté (Filoha hajaina » de faire … étalage de sa grande culture et de la maîtrise de la langue de Molière au cours d’un discours d’une heure trente à deux heures de temps. Une fois, Ratsiraka avait mis un tour d’horloge pour expliquer que les Malagasy descendaient du peuple d’Israël. Une racine que le Président de la République Démocratique de Madagasikara chérissait beaucoup  à démontrer et cela avec fierté. A l’époque de la Première République jusqu’au régime de transition de Ramanantsoa, on se contentait d’une sobre réception au Palais d’Etat de Mahazoarivo au cours de laquelle le Chef de l’Etat invitait les Corps constitués et les élèves méritants. Un modeste festin fut servi à l’occasion et point final ! La « folie d’Iavoloha » prenait de l’ampleur au temps de la Troisième République notamment durant le « règne » de Marc Ravalomanana. Les « hanim-pito loha » furent servis à table. Devenu une tradition de la République, le banquet prit un éclat particulier avec Rajao. Du gaspillage infamant et honteux ! Le nouveau régime qui met un point d’honneur à l’austérité radia, sans coup férir, la maudite pratique et opta pour des jouissances populaires.

Fil infos

  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile
  • Direction Générale de l’ARAI - Un homme de l’intérieur prend les rênes
  • Premières pluies - Les infrastructures déjà mises à très rude épreuve
  • Actu-brèves
  • HCC - Trois anciennes ministres réintègrent l’Assemblée nationale
  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

A bout portant

AutoDiff