Publié dans Editorial

Le mariage des dupes !

Publié le lundi, 11 novembre 2019

Du leurre dans l’atmosphère. Le mariage d’Air Mad avec Air Austral tourne mal. La menace d’un divorce plane dans les airs. Le grand amour, prévu pour dix ans, n’aurait duré qu’un an et huit mois  et risque fort de voler en éclat. Air Mad, en pleine tourmente, fut à la recherche d’un partenaire stratégique. Les déboires des dirigeants successifs du temps de la Deuxième République jusqu’à  une époque récente, le régime HVM, ont porté des coups durs à la compagnie nationale Air Madagasikara. Au final, elle n’a pas survécu des erreurs de gestion à répétitions des tenants du pouvoir. L’Air Mad avec la JIRAMA tinrent, pour un certain temps, le rôle de « vache à lait » au profit de certains régimes aux abois. Elles servirent aussi à caser les proches. En 2014, à l’arrivée au pouvoir des hommes aux cravates bleues, le Chef de l’Etat Rajaonarimppianina Hery confia le succulent  poste de président du conseil d’administration (PCA) de l’Air Mad à un très proche ami de longue date, avocat de son état au barreau de Paris, Henry Rabary-Njaka. Poste occupé auparavant par le Grand argentier de la Transition, un certain Hery Rajaonarimampianina. Une nomination qui a, d’ailleurs, précipité la compagnie vers le ravin. En situation de cessation de paiement, la compagnie nationale Air Mad est clouée au tarmac ce qui déclencha la grève sans précédent du personnel, toutes tendances syndicales confondues. Soumis à une implacable pression de la part des grévistes, le PCA Rabary-Njaka fut contraint de déposer la démission. Ainsi, la machine de la compagnie ne pouvait plus « tourner ». Elle a du plomb sous les ailes.

Le nouveau PCA en la personne de Léon Rajaobelina se trouva obliger de chercher un partenaire stratégique de nature à pouvoir faire re-décoller l’Air Mad. Un appel à manifestation d’intérêt fut lancé. Des compagnies aériennes de transport régional se sont manifestées, entre autres, l’Ethiopian Air lines ou Turkish Air Line. Mais les décideurs au pouvoir hésitèrent à donner suite à leurs offres. Plutôt, ils ont prié l’Air Austral (La Réunion), une autre compagnie régionale, d’accepter le partenariat avec l’Air Mad. Une offre que la compagnie réunionnaise ne voulait pas rater. Ainsi donc, l’union pour la vie d’une durée de dix ans a été pactée.  La noce fut célébrée en grande pompe en février 2018 à Paris. L’Air Austral représenté par son PDG Marie Joseph Malé et l’Air Mad par son PDG Roland Besoa Razafimahaleo ont signé l’ « acte du mariage ». La feuille de route comportant la teneur du partenariat stipulait l’apurement par l’Etat malagasy du passif d’Air Mad pour un montant de 88 millions de dollars contre un apport de 40 millions de dollars pour Air Austral. Seulement, à partir du moment où Air Austral devient actionnaire à hauteur de 49%, il doit encore verser dans la caisse de la compagnie malagasy la somme de 35 millions de dollars. En réalité, elle n’a versé que 15 millions de dollars. D’où l’origine de la discorde. Les observateurs semblent flairer qu’il y a quelque part un parfum ou une odeur de leurre. L’Air Austral manquait à son engagement tout juste à un moment où le besoin se fait sentir urgemment chez Air Mad. Serait-elle victime d’un mariage de dupes ?

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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