Publié dans Editorial

Maudits délestages !

Publié le mardi, 12 novembre 2019

Les coupures d’eau et d’électricité reviennent au galop. Supposées être disparues dans les travées de la vie quotidienne des Malagasy, elles réapparaissent. Tel un oiseau de mauvais augure, les coupures intempestives ne présagent, en rien, un avenir meilleur et elles continuent de sévir durement. Décidément, les délestages s’acharnent sur nous, aveuglément et sans distinction, et créent des vagues de révolte. A l’allure où vont les choses, le risque d’explosion sociale est à craindre. Les souvenirs douloureux des périodes sombres du régime HVM hantent les esprits. Les pauvres usagers n’en peuvent plus. On aurait l’impression que le courroux des dieux s’abat sur le pays.

Et comme pour les apaiser, on a dû sacrifier en « offrande » le ministre de l’Eau, de l’Energie et des Hydrocarbures, Vonjy Andriamanga. En outre, des directeurs de la société ont été immolés en sacrifice sur l’autel. Mais apparemment, ils (les dieux) ne décolèrent point. Le régime politique, en place, doit se méfier sérieusement des effets nuisibles de ces résurgences malencontreuses de coupures ou de délestages ou d’autres termes utilisés pour masquer les défaillances. Tout le monde, l’éternelle victime, attend de la JIRAMA, le principal responsable de la catastrophe, de trouver dans les meilleurs délais, les voies et les moyens pour conjurer le mauvais sort. Il ne suffit pas de faire sauter des fusibles, on doit oser aller en profondeur et faire montre de jugeote pour pondre des solutions efficaces et pérennes.

L’eau, cet élément indispensable à la vie de tout être sur terre, devient rarissime. Effectivement, c’est une denrée rare à laquelle l’homme et les animaux ne peuvent jamais se priver. Depuis toujours dans le Sud du pays, l’eau potable se présente comme un luxe que le commun des mortels ne pouvait jamais se permettre d’acquérir. Tellement très cher et pratiquement inaccessible qu’on doit se contenter des eaux jaunâtres ou  boueuses que même les animaux d’élevage rechignent à avaler. Mais le mal s’étend dans le reste du pays et atteint les zones longtemps considérées être à l’abri comme Antananarivo, la Capitale de Madagasikara. Quand l’eau jaunâtre voire boueuse s’invite à la cuisine au robinet des abonnés, il y a de quoi à s’insurger ! Et pire, les explications et les solutions que les dirigeants de la société nationale tentent d’avancer sont loin de convaincre les victimes. On a l’impression du « déjà entendu ou déjà vu » !

L’électricité, ce produit devenu « de luxe » au même titre que les produits de première nécessité ou PPN, tord le cou des usagers. Un souffre-douleur que même les plus coriaces aux reins solides supportent mal. Les coupures de courant à répétitions en l’espace de quelques minutes déboussolent plus d’un. Appareils ménagers en particulier les plus fragiles ou délicats et matos les plus perfectionnés et qui coûtent les yeux de la tête en souffrent.

La population en général et les abonnés de la JIRAMA en particulier ne méritent plus de tels traitements. Jusqu’où et jusqu’à quand ces maudits délestages iront-ils pour détruire ainsi le quotidien du peuple ? De ses incuries et des laxismes incorrigibles, le régime HVM de Rajaonarimampianina en a payé de son pouvoir. Les manquements répétés aux paroles données ne se laisseront jamais impunis. Avis aux amateurs et à bon entendeur salut !

Ndrianaivo

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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