Publié dans Editorial

A double tranchants !

Publié le jeudi, 05 décembre 2019

Fin de la détention préventive systématique ! L’époque des « mandats de dépôt » systématiques fera partie de l’histoire ancienne ! Des peines alternatives telles que les contrôles judiciaires et la mise en liberté provisoire prendront le relai. Tel est l’essentiel de la déclaration de la procureure de la République Mme Balisama Odette Razafimelisoa devant la presse ce vendredi dernier. A la suite de la « descente » inopinée du Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina à la Maison centrale d’Antanimora au cours  de laquelle il a constaté de visu, entre autres, le surpeuplement carcéral du lieu. Il déplorait aussi bien des conditions carcérales et de l’état de délabrement « trop » avancé d’Antanimora.   Une autre réalité tout aussi accablante interpellait également le Chef de l’Etat à l’intérieur de cette « Maison » de correction, à savoir, le nombre effarant des détenus non jugés. Ils attendent désespérément leur jugement et croupissent là-bas des mois même des années. En prise de la compassion à leurs conditions, quelque peu injuste, le Président Rajoelina leur avait promis qu’on va incessamment accélérer leurs jugements quitte à recourir aux audiences foraines. Cette disposition annoncée par le Chef de l’Etat fera d’une pierre deux coups sur deux avantages précis. D’une part, elle permettra de corriger un tant soit peu les « injustices » dont ces pauvres détenus en sont victimes. De l’autre, elle contribuera à désengorger de façon significative le milieu carcéral.

Mais, les responsables directs de la Justice dont le ministre relayé par le procureur de la République  vont au-delà de l’initiative présidentielle en préconisant la fin de la détention préventive systématique et comptent faire valoir à la place des mesures ou peines alternatives comme le contrôle judiciaire et la mise en liberté provisoire. Des peines auxquelles ils ont bien le droit de prononcer.
Seulement voilà, aux yeux de certains observateurs, les dispositions prises par les tenants du pouvoir auprès de la Justice font figure d’ « arme à double tranchants ». Au lieu de résoudre le problème en milieu carcéral, elles risqueraient de compromettre la situation sur le plan général.

En effet, mettre un terme à la détention préventive conduira au final à la diminution de façon sensible de la surpopulation carcérale. Incontestablement, elle désengorgera les prisons.  C’est un avantage non négligeable. Evidemment, le nombre des délinquants mis en liberté provisoire ou mis sous contrôle judiciaire et qui circuleront à l’air libre auprès de la communauté villageoise ou urbaine  va augmenter de façon exponentielle et portera un coup fatal à la paix sociale déjà fragile ou précaire. Ce sera le côté inquiétant de la chose !

En outre, ces mesures « audacieuses » prises par les juges encourageraient indirectement les délinquants à commettre des actes ou des délits punis par la loi. Ils savent pertinemment que de toute façon, ils bénéficieront des libertés provisoires tout au plus mis sous contrôles judiciaires. Dieu sait si la situation sociale serait gérable ou non. Les velléités de règlement de compte ou des tentatives de vindicte populaire passeront du simple au double.
Honnêtement, il faut admettre que nos éminents juges nous mettent en face d’une arme à double tranchants. Certes, c’est un moyen de  désengorger les prisons mais aussi c’est une occasion d’aggraver la situation.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

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