Publié dans Editorial

Voix de la raison

Publié le lundi, 16 mars 2020 Écrit par 
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Tout est bien qui finit bien. Le désormais ex vice- président (VP) de la CENI, Rakotonarivo Thierry s'auto-destitue. Il a rendu son tablier. Un geste de la raison qui normalement met fin à l'épilogue de ce qu'on peut appeler « affaire Rakotonarivo ». Pour rappel, l'ex-VP CENI a divulgué de façon inconsciente et irresponsable des informations mettant en cause la crédibilité de la liste électorale. Ayant senti l'impact et le péril qui en découlent, Rakotonarivo Thierry tentait de corriger les bourdes en rassurant le fait que l'information balancée sur la place publique n'influe nullement sur la légalité et sur la crédibilité des résultats proclamés. Dans un premier temps, Maître Rakotomanana Hery, président de la CENI, défendait son collègue de VP et lui aussi insiste que l' « information » publiée n'a aucun impact sur la vérité des urnes à partir de 2018 et écarte d'un revers de la main toute idée selon laquelle les dirigeants de la CENI devraient présenter leur démission.

 

Mais comme il fallait s'y attendre, le numéro un d'Alarobia se ressaisit et prit une position diamétralement opposée condamnant de manière virulente l'acte incendiaire de son collègue. Rakotomanana ne s'arrête pas là. Il saisit la HCC aux fins de destitution de Rakotonarivo Thierry vice-président de la CENI aux motifs suivants « pour faute grave et violation du serment ». La Haute cour d'Ambohidahy, dans son Avis renvoie la balle à la case départ. Jean Eric Rakotoarisoa et son équipe évitent de traiter, en tant que telle, la « patate chaude ». Ils recommandent à Rakotomanana Hery et consorts de le trancher à leur niveau selon le règlement intérieur régissant la Commission. Et Ambohidahy impose un délai de 10 jours à Alarobia tout en accordant à l' « accusé » le droit de se défendre.  

L'initiative malheureuse de Rakotonarivo Thierry a ouvert une grave brèche offrant une opportunité gratuite à l'opposition de s'y engouffrer. Une « occasion en or » que Ravalomanana Marc et compagnie, le RMDM élargi, ne voulaient jamais rater et de réclamer, tout bêtement, l'annulation de tous les scrutins à partir de 2018. Visiblement, Fidèle Razarapiera ou Hanitra Razafimanantsoa n'ont pas bien pesé la portée de leur démarche. Ils risquent de tout perdre au cas où leur requête viendrait à se concrétiser.

Pour leur part, les tenants du pouvoir n'apprécient guère cette sortie malencontreuse de Rakotonarivo Thierry qu'ils qualifient, à raison, de tentative de déstabilisation. Il s'agit ni moins ni plus d'un pavé balancé dans la mare éclaboussant, en premier lieu, l'auteur de l'acte et l'institution qu'il représente, la CENI ainsi que la crédibilité des scrutins. Le premier Avis de la HCC, dans l'ensemble de ses Considérants, met la CENI quelque peu dans l'embarras. Un caillou chaud, « vato mafana », que Rakotomanana Hery et son équipe voulaient échapper dès le début. En fait, Alarobia éviterait le fait de prononcer une sanction contre leur compagnon de route. Un geste gênant pour une équipe qui affichait depuis toujours une image d'unité, de cohésion et de solidarité. Finalement, c'est une décision délicate.

Au final, Rakotonarivo Thierry, en écoutant la voix de la raison, a fait le nécessaire. De son propre gré, il choisit la porte de sortie, l'unique option pouvant libérer tout le monde de ce lourd fardeau.

Ndrianaivo

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    Perle rare. Trésor caché. L’homme est toujours à la recherche d’objet rare, invisible ou caché. Seuls les fortunés de ce monde sont capables, quel que soit le coût, de s’acquérir de ces objets d’art ou de culture rares voire rarissimes. La droiture, la probité, l’intégrité et l’honnêteté font partie de ces « objets rares » que l’homme cherche désespérément à acquérir. Madagasikara figure parmi nombre de pays qui ambitionnent formellement à dompter la corruption en particulier, et l’impunité en général. A ce titre, le pays dispose d’un ensemble de dispositifs de lois soutenus par une armada d’entités de lutte, allant du Comité de la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) au Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), Parquet Anti-corruption (PAC) en passant par le « Sampan-draharaha malagasy miady amin’ny famotsiam-bola » (SAMIFIN) à l’Agence de recouvrement des Avoirs illicites (ARAI), etc. Le tout sous la bannière d’une Nouvelle stratégie de lutte contre la corruption…

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