En mal d’arguments, les ténors de l’opposition se sont mis ces derniers temps à surfer deux sujets à polémique - à savoir les anomalies sur la liste électorale et les mesures étatiques face à la pandémie du Covid-19 - pour manipuler l’opinion publique et diaboliser le pouvoir en place. Et dans ce cadre, « mody adala » (faire semblant d’être un fou, traduction libre) est la stratégie adoptée, laquelle consiste à ignorer les mises au point apportées par les responsables concernés ou à faire semblant de ne pas réaliser les nuances de certaines situations.
Restant sourd comme un pot face aux explications fournies ultérieurement par l’ancien vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo, celui dont la déclaration est la source de la controverse sur les pseudos 1 162 000 électeurs doublons sur la liste électorale, un ténor de l’Opposition ne veut rien entendre pour continuer à claironner sur les ondes que l’ex-n° 2 d’Alarobia aurait révélé l’existence de doublons sur la liste électorale utilisée durant les trois dernières élections dans le pays.
Il est hors de question de penser que l’opposant en question n’ait pas saisi la différence entre doublon de numéro de carte d’identité (CIN) sur la liste électorale et électeur-doublon. Dans le premier cas, il s’agit de deux personnes différentes qui n’ont qu’un seul point commun dans le registre électoral, à savoir le numéro de CIN et dans le second, d’une seule et même personne dont le nom revient deux fois, toujours dans le registre électoral.
Or, c’est le premier cas qui a été révélé par Thierry Rakotonarivo dans sa première déclaration et celui-ci, relayé par la suite par le président de la CENI, en a fait publiquement la précision ultérieurement. Dans ces conditions, persister à faire croire au citoyen lambda que le vice-président démissionnaire de la CENI aurait avoué l’existence de 1 162 000 électeurs-doublons lors des dernières élections relève d’une mauvaise foi pure et simple et d’une volonté manifeste de manipuler l’opinion publique.
Invités dernièrement par la CENI pour une séance d’explication et de questions/réponses sur le sujet, les candidats malheureux réclamant l’annulation des dernières élections et la tenue de nouveaux scrutins ont pointé aux abonnés absents et ont déclaré que jusqu’au bout, ils s’en tiendront à leur (fausse) interprétation de la déclaration de Thierry Rakotonarivo, malgré le démenti apporté par celui-ci.
Jouer les crétins
La gestion de la crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus a aussi été saisie par l’Opposition pour tenter d’ébranler le régime en place. Les décisions successives prises par les pouvoirs publics, quelles qu’elles soient, sont systématiquement critiquées et ce, bien même qu’elles répondent à l’impératif du moment. Et dans ce cadre également, les adversaires du régime font semblant de ne pas comprendre certaines nuances des situations qui se présentent pour diaboliser les autorités concernées auprès de l’opinion publique. L’objectif, en jouant les crétins dans les déclarations en direction du grand public, est seulement de l’induire en erreur.
La dernière roublardise en date de l’Opposition concerne le vrai-faux démenti que l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) aurait apporté à la déclaration de la ministre de la Communication, Lalatiana Andriatongarivo, déclaration selon laquelle seul ce laboratoire est habilité à faire les tests sur le Covid-19. Sautant comme un rapace sur leur proie suite à une affichette placardée dans les locaux de l’IPM mentionnant que ce dernier ne fait pas les tests sus-cités, les opposants se sont mis à jubiler sur ce soi-disant flagrant-délit de mensonge auquel se serait livrée la porte-parole du Gouvernement.
Beaucoup auront cependant compris que l’affichette de l’IPM en question s’adresse aux particuliers qui le sollicitent directement, sans passer par les unités sanitaires étatiques dédiées au Covid-19 (dont le CHU d’Anosiala). Les communiqués officiels destinés au grand public confirment bel et bien que c’est l’IPM qui effectue les tests de confirmation des cas suspects, mais uniquement sur demande officielle.
La Rédaction
Dans un pays ou le paiement en liquide occupe la majorité des transactions, il est maintenant temps de tirer profit de la digitalisation. 41 % des Malagasy possèdent actuellement une porte-monnaie électronique, selon la Banque mondiale. Etant donné que la Capitale se trouve dans un période de confinement pendant quinze jours, les secteurs vitaux comme les pharmacies, les stations d’essence, les banques, la compagnie d’eau et d’electricité restent à la disposition de la population. Afin de limiter les interactions avec les autres, le paiement électronique est vivement recommandé. Comme le cas de Banque malgache de l’océan Indien (BMOI), l’institution financière recommande à ses clients de faire usage de son service de banque à distance et encourage l’utilisation des cartes bancaires pour effectuer des paiements, ainsi que les Guichets automatiques de banque pour les retraits d’espèces. On peut en faire de même pour le paiement des factures de la JIRAMA.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque d'être infecté par le Covid 12 en touchant des pièces de monnaie, billets de banque ou cartes de crédit est très faible. Toutefois, personne ne peut dire qu’il n’y a aucun risque. « Quand on manipule des argents liquides et effectue une transaction sur le marché, on interagit avec une autre personne. Pourtant, on ignore si la personne qui a utilisé l’argent est contaminée ou non. Il est donc possible de contracter le virus lors de l’échange », explique un docteur. Les autres pays du monde ont quand même pris des mesures drastiques en matière de circulation des billets. En Chine, les billets venant de Wuhan, le foyer de coronavirus, ont été détruits. Aux Etats-Unis, les monnaies fiduciaires en provenance d’Asie sont mises en quarantaine. Quant à la Corée du Sud, le pays a complètement arrêté la circulation des billets pendant deux semaines.
Solange Heriniaina
L'annonce de la suspension de tous les rassemblements publics par le Président de la République a entrainé une vague d'annulations d'évènements sportifs. Il en est de même pour l'assemblée générale ordinaire de la fédération du sport automobile, prévue mercredi à Ambodifilao. Pareillement pour la deuxième manche du championnat de Moto Cross tout terrain MX qui devait se tenir ce dimanche 29 mars à Antsirabe.
Le ministre de la Santé français parle du premier décès d'un soignant, certes ! Mais pour l’opinion locale, c’est encore plus dramatique et notamment émouvant car Jean-Jacques Razafindranazy, est le premier malagasy âgé d'une soixantaine d'années établi à l’étranger, à être emporté par la pandémie de coronavirus. Le compatriote était médecin urgentiste à l'hôpital de Compiègne en Hexagone. « Ce serait le premier décès d'un soignant lié au COVID-19. Hier soir, j'ai appris le décès d'un médecin. C'est à ma connaissance le seul, je ne peux pas en dire plus. Je tiens à m'associer à la douleur et à la peine des soignants. Ils payent un très lourd tribut », a déclaré le ministre Olivier Véran sur une chaîne privée.
Il a juste suffi que le Président de la République annonce officiellement la détection des premiers cas de coronavirus à Madagascar - trois en tout - pour que du coup, les gens, paniquent et ont sorti leurs talents de débrouillardise en tous genres. Une personne toussote dans le bus. Tous les yeux sont braqués vers le « coupable », et ses voisins prennent instinctivement de la distance, avec des airs inquiets, voire effrayés, prétextant de descendre au prochain arrêt. Et c'est ce qui se produit véritablement.
Soyons prudents et restons calmes ! Madagasikara fait partie désormais des pays touchés par le coronavirus dit Covid-19. Le Président de la République Rajoelina Andry en personne annonçait dans la soirée du vendredi 20 mars 2020, à l'issue d'une déclaration officielle par le canal de la TVM, la chaine nationale publique que trois concitoyennes en provenance de France ont été testées positives du coronavirus par l'IPM (Institut Pasteur de Madagascar). Et donc, Madagasikara fait désormais partie (au 21 mars 2020) des 163 pays sur 198 dans le monde autrement parmi les 32 sur les 54 Etats d'Afrique. Malheureusement, le bilan évolue au fil des jours.
De l’énergie pour faire tourner une entreprise. L’Alliance pour l’industrialisation de Madagascar, en collaboration avec le Cercle de réflexion des économistes, a publié, jeudi dernier, le rapport du baromètre sur l’industrialisation. Cette quatrième édition laisse montrer la persistance des difficultés structurelles, notamment la faiblesse du pouvoir d’achat des malagasy et les problèmes énergétiques. D’après le rapport, l’industrie et les services à Madagascar consomment annuellement environ 608 370 MWh d’électricité.
Les stocks sont amplement suffisants pour tout Madagascar. L’annonce de l’entrée du coronavirus dans le pays a un tant soit peu créé la panique auprès de la population, plus particulièrement dans la Capitale. De ce fait, bon nombre de consommateurs ont fait la queue auprès des différentes stations- services de la ville, durant la matinée du samedi, de peur d’une pénurie. Toutefois, à la fin de la journée, chaque automobiliste et motocycliste ont été servis à leurs besoins. Et la longue file d’attente s’est vite dissipée.
Afin de restreindre les déplacements et contrer la propagation du coronavirus, le Président de la République de Madagascar a ordonné hier un confinement général du pays. La mesure démarre dès ce lundi 23 mars matin.