Publié dans Politique

Place du 13 mai, mythe et légende

Publié le mardi, 12 mai 2020

Partagée entre le mythe de l’espoir de tout un peuple et la légende de la désillusion des dirigeants, la Place du 13 mai incarne le mélange des sentiments parfois controverses. Longtemps considérée, de la période postcoloniale jusqu’à nos jours,  comme le lieu mythique de faiseur de rois et l’espace légendaire de tombeur de régime, elle fascine toujours. La Place du 13 mai symbolise à la fois la volonté d’un peuple à bâtir un monde meilleur mais aussi évoque la hantise de chute pour les despotes.
Dès 1897, à l’aube de la colonisation, les nouveaux occupants concoctaient déjà un plan d’urbanisme pour Antananarivo, maintenue comme la Capitale de la colonie par Joseph Gallieni, gouverneur général.
C’est à partir des années 30 que le projet d’un plan directeur d’urbanisme d’Antananarivo se précisa. Le plan directeur allait donner un visage nouveau et moderne à la Ville des mille en particulier en plein centre en l’occurrence à Analakely. Antananarivo se dotait, en 1936, d’un imposant Hôtel de ville respectant les normes architecturales coloniales. Devant la façade principale,  une grande artère l’ « Avenue Fallières » fut tracée et derrière, une autre grande avenue celle de l’Avenue de La Réunion. Après la Grande guerre de 39-45, l’Avenue Fallières portera le nom de l’ « Avenue de la Libération ». A partir 1960, date du retour à la souveraineté nationale et pour marquer la nouvelle identité, le régime PSD du feu Philibert Tsiranana le baptisera « Avenue de l’Indépendance ». Tandis que l’Avenue de la Réunion s’appellera après la Seconde guerre  Avenue du 18 juin.
L’histoire retient qu’à la fin du XIXème siècle, le maire d’Antananarivo Estèbe obtint de Gallieni l’accord d’acheter auprès des habitants locaux des terrains de rizière au nord d’Analakely pour y faire construire une gare. Et les habitants d’Antanimena lui cédèrent une vaste superficie afin de pouvoir remblayer la nouvelle acquisition. En 1910, l’urbaniste Delpech commença à tracer la future Avenue Fallières et S. Savaron l’établit par la suite. Cette longue avenue qui part au pied de la stèle équestre de Joseph Gallieni, à Andohan’Analakely, pour en finir à la gare de Soarano incarne la puissance du pouvoir colonial au cœur d’Antananarivo, la Capitale.
Le pouvoir politique postcolonial accordait une importance historique à l’Avenue de la Libération devenue Avenue de l’Indépendance. Elle reflète la souveraineté nationale. Toutes les grandes cérémonies marquant l’indépendance de la Grande île allaient se passer sur cette avenue. 
Quand les mouvements populaires éclatèrent en 1972, le 13 mai, les leaders de contestation ont opté d’investir la légende Avenue de l’Indépendance, la grande Place juste devant l’Hôtel de ville étant justement le symbole vivant du colonialisme, pour réclamer le départ inconditionnel du régime néocolonial  en place. Du sang a été versé sur le champ de la lutte, ce qui précipita la chute du Président Tsiranana et avec lui tout le régime fantoche PSD. Désormais, la Place aura un nouveau nom : « la Place du 13 mai ».
Et depuis, la Place du 13 mai fait et défait le pouvoir central à Madagasikara. Les tenants du régime, quelle que soit l’étiquette, redoutent la  moindre saute d’humeur de cette « Place » rebelle. Des fois, elle caractérise le cauchemar des mauvais dirigeants tout en personnalisant l’espoir d’un peuple.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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