Publié dans Politique

Covid -19 - Le Système des Nations unies lance un appel d’urgence pour Madagascar

Publié le jeudi, 11 juin 2020


Le 9 juin, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a mis en ligne un document de 30 pages intitulé Emergency Appeal For Covid-19. Madagascar (Appel d’urgence Covid-19. Madagascar). Pr Charlotte Faty Ndiaye, le coordonnateur résident par intérim du Système des Nations unies à Madagascar, préface le document en insistant, à la fin de sa note, que la Grande île a urgemment besoin de 82,26 millions de dollars pour faire éviter au pays une situation catastrophique.
Madagascar, qui est l’un des pays les plus à risques en Afrique et extrêmement vulnérable au changement climatique, est constamment affecté par des épidémies qui sont souvent endémiques du pays, observe la médecin-diplomate. Ces cinq dernières années, le pays a connu deux occurrences majeures d’épidémies en deux années d’affilée, la peste pulmonaire en 2017 et la variole en 2018.
La recrudescence de la peste affectait sérieusement l’économie nationale, notamment les secteurs du tourisme et des transports. Alors que le pays a tiré des leçons et de bonnes pratiques de ces expériences, l’avènement de la pandémie du coronavirus lui pose un certain nombre de défis majeurs. Il s’agit en effet d’une épidémie non endémique du pays mais plutôt de virus importé de l’étranger.
Difficiles à contrôler
Dès que l’existence du coronavirus était annoncée en Chine, Madagascar se préparait déjà en révisant le plan de contingence nationale, en renforçant la surveillance aux frontières et en y déployant des médicaments et accessoires nécessaires. Tous les vols à destination et en provenance de la Chine ont été suspendus depuis le 10 février même si la prise de décision était difficile en raison de l’importance des relations commerciales entre les deux pays. Les conséquences socioéconomiques se faisaient déjà sentir bien que le pays n’eût pas encore connu des cas de contamination à la pandémie de Covid-19.
Quelques semaines plus tard, les pays voisins étaient contaminés par le coronavirus et Madagascar confirmait les premiers cas le 20 mars. Etant donné la fragilité du système de soin de l’île et les mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement, la pandémie de Covid-19 s’est propagée rapidement. Le pays compte en ce moment un millier de cas positifs détectés et une dizaine de décès officiellement déclarés. Beaucoup d’entre eux sont enregistrés à Toamasina et à Antananarivo.
Les épidémies antérieures montrent que les contacts communautaires sont difficiles à contrôler à Madagascar. Ils sont la source primaire des cas de décès vu la faiblesse du système de surveillance. Pire, l’acheminement des échantillons à analyser en laboratoire relève d’une tâche compliquée exigeant des journées entières. Du reste, la capacité financière du pays est très limitée pour répondre à tous les besoins. Près de 80 % du budget annuel du pays viennent encore des appuis budgétaires alloués par les partenaires.
Pays à faible revenu
Par exemple, la requête pour endiguer l’épidémie de peste en 2017 était seulement de 13 millions de dollars dont une large part était fournie par les partenaires. S’agissant de la requête pour la pandémie de Covid-19 en particulier, le budget nécessaire dans l’immédiat pour la réponse d’urgence à lui seul s’élève à 132 millions de dollars.
Il ne comprend pas encore les besoins financiers pour la protection et la couverture sociales qui sont en cours de finalisation dans le plan socioéconomique. Pour un pays à faible revenu comme Madagascar, il est impératif de contrôler la pandémie le plus tôt possible parce que ses conséquences socioéconomiques seront catastrophiques. Le ministère de l’Economie prévoit déjà une baisse drastique de la croissance économique à 1,5 pour cent pour l’année 2020, initialement estimée à 5,5 pour cent.
« Face à ce contexte, je lance cet appel d’urgence de 82,26 millions de dollars pour permettre aux acteurs à Madagascar de contribuer aux besoins les plus urgents pour sauver des vies et pour contenir rapidement l’épidémie afin de limiter ses désastreuses conséquences socioéconomiques », insiste Pr Charlotte Faty Ndiaye.
Recueillis par M.R.


Fil infos

  • Liberté de la presse - Les propos condescendants du Général Ravalomanana condamnés  
  • Sécurisation foncière - L'Etat mène une offensive numérique
  • Actu-brèves
  • Affaire des Boeing 777 - Deux suspects clés interpellés par la Brigade criminelle
  • Affaire des Boeings 777 - Madagascar sollicite Interpol et le FBI
  • CUA  - Le paiement du salaire des employés assuré malgré la difficulté 
  • Semaine de l’Industrialisation de la SADC - Le Président Rajoelina met en avant les efforts malgaches
  • Gouvernement - Le ministre Valéry Ramonjavelo limogé
  • Faux et usage de faux, atteinte à la sûreté de l’Etat - Deux opérateurs économiques recherchés 
  • ACTU-BREVES

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Et ça continue !
    La Terre continue de tourner sur elle-même et autour du Soleil, l’astre central du système solaire, qui évolue lui-même dans la galaxie de la Voie lactée. Heureusement ainsi pour l’humanité, que la planète Terre continue allègrement de tourner sans arrêt, même pour un millionième de seconde sinon c’est la catastrophe planétaire sans précédent. Le séisme de 8,2 à l’échelle de Richter qui vient de secouer l’océan Pacifique n’en est rien par rapport à l’intensité de ce drame. Ainsi, la vie continue avec son train-train quotidien. Après l’éclatement de l’affaire d’empoisonnement délibéré au cours d’une fête d’anniversaire d’Ambohimalaza ayant couté la vie à 33 convives, bilan jusqu’à ce jour, et des cas graves en cours de traitement, les procédures judiciaires afin d’établir la vérité continuent leur bonhomme de chemin. Au dernier rebondissement, Fenohasina, l’hôtesse de la fête d’anniversaire, et sa mère ont été placées en détention préventive. Soyons-en sûrs que la…

A bout portant

AutoDiff