Publié dans Politique

Marc Ravalomanana - Un indécrottable mauvais payeur

Publié le vendredi, 16 octobre 2020

Au vu des démêlées juridico-financières auxquelles il est confronté ces derniers temps, force est de constater que, avec le recul, Marc Ravalomanana avait en réalité bâti son empire en accaparant le beurre et l’argent du beurre, sans jeu de mots aucun. Il s’avère en effet que celui qu’on croyait être un self-made-man au centre d’un fabuleux success-story est en fait être un très mauvais payeur en affaire. Jusqu’à ce jour, l’homme refuse obstinément de payer les dettes colossales qu’il a cumulées au fil des années.

Les impayés du groupe TIKO sont tout aussi nombreux et variés que le sont ses créanciers.  Prêts financiers, loyers, impôts, eau et électricité, etc. sont autant de passifs que le groupe doit à différentes personnes morales publiques ou privées telles que fisc, collectivité décentralisée, société d’Etat ou organisme de financement, la liste n’étant pas exhaustive.
Au titre des prêts financiers, rappelons qu’en 2015, les sociétés à capital-risque ARO (Assurances et Réassurances Omnibranches) et SONAPAR (Société Nationale de Participation) ont révélé un prêt non remboursé par la société Tiko d’un montant total de près 19 milliards d’Ariary, somme empruntée par cette dernière pour sa rizerie sise à Vohidiala. Marc Ravalomanana, sans nier l’existence de cette dette, d’évoquer la…feuille de route de sortie de crise pour faire échapper d’une mise en vente aux enchères de sa propriété sise à Andranomanelatra, hypothéquée dans le cadre du prêt. Actuellement, cet argument de l’accord politique continue d’être brandi par le patron de Tiko pour ne pas apurer les arriérés d’impôt que lui réclame le fisc.
Trafic d’influence
Mais même l’électricité consommée pour les besoins de ses exploitations n’est pas payée régulièrement par le groupe Tiko. C’est ainsi que, en 2017, la JIRAMA d’évoquer des factures en souffrance de cette dernière d’un montant total de 1 241 338 915 Ariary pour exiger l’arrêt des activités de l’usine d’Andranomanelatra. Le clan Ravalomanana, sans toujours remettre en cause la réalité de ces impayés, de se réfugier alors derrière l’artifice selon lequel cette usine n’est pas exploitée par TIKO mais par une autre société dénommée AAA, histoire de dire que la dette n’est pas opposable à cette dernière. Récemment, ce même artifice - toujours avec la même société-écran AAA  -  a été  de nouveau mis à profit par Marc Ravalomanana pour s’opposer à la fermeture par l’administration fiscale des magasins MAGRO sis dans différentes localités de l’île, pour cause d’irrégularité et non-paiement d’impôts.
Dernièrement, le groupe Tiko a été rattrapé par les trafics d’influence auxquels son fondateur s’est livré du temps de sa toute-puissance pour pouvoir occuper à vil prix des terrains relevant directement ou non de personnes morales publiques. C’est ainsi que la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), le 30 juillet 2020, a décidé de résilier le contrat de bail emphytéotique ayant permis à la société de communication Malagasy Broadcasting system (MBS) appartenant à Marc Ravalomanana d’occuper depuis 20 ans un terrain de 2 500 m2 de la CUA sis à Anosipatrana. Ce, tenez-vous bien, pour la somme dérisoire de…  10 000 ariary par mois (soit 4 ariary par m2 !). Un loyer ridicule qui, de surcroît, n’a pas été honorée régulièrement par MBS.
Signalons que ce bail, déjà aux clauses incontestablement léonines, sent également à mille lieux le conflit d’intérêt. En effet, le maire au moment de sa conclusion était Marc Ravalomanana et la MBS est une société lui appartenant. Sans le moindre scrupule, l’édile de la Capitale de l’époque avait donc mis en location, pour un vil loyer et sans appel d’offres, un terrain de la Commune qu’il administre à une de ses propres sociétés. Le bail a été par la suite amendé en 2016, toujours au profit de la MBS, c’est-à-dire à l’époque où  -  devinez-le  -  c’est l’épouse Ravalomanana qui était à la tête de la Commune.
Avarice sordide et maladive
Tout dernièrement, une autre affaire d’arriérés de loyers s’élevant à plus de 10 milliards d’ariary a opposé Tiko S.A à la Société du port autonome de Toamasina (SPAT). Un litige qui a abouti à la démolition des installations de la société Tiko S.A. bâties dans l’enceinte du Port. Ici aussi, évitant soigneusement de discuter de la réalité ou non de ces impayés, le camp de l’ancien Président Marc Ravalomanana de monter au créneau pour dénoncer un « dessous politique ». Le directeur général de la société du port autonome de Toamasina, Christian Avellin, quant à lui, soutient que la démolition fait suite à une décision de justice ayant donné gain de cause à la SPAT dans ce litige.
Dans toutes ces affaires, il est à remarquer que, à aucun moment, l’ancien Chef de l’Etat ne dément catégoriquement la réalité de ses dettes, préférant inventer tous les prétextes possibles et imaginables pour ne pas avoir à les payer. Une avarice sordide et maladive qui amène inévitablement les sociétés débitrices concernées face à des procédures de recouvrement qui ne peuvent que leur être préjudiciables. Ce faisant, Marc Ravalomanana choisit délibérément de sacrifier ses propres collaborateurs et employés à l’autel de ses profits personnels.
Hery Mampionona

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Editorial

  • Tout feu, tout flamme !
    Au propre comme au figuré, la Grande île brûle. A Madagasikara, le climat sec et chaud est synonyme de feu. D’une part, les feux de brousse viennent d’une pratique culturale, une tradition ancestrale depuis des générations, la culture sur brûlis, le « tavy ». Il consiste à brûler un espace précis ou délimité en pleine forêt de l’Est ou en pleine savane de l’Ouest, une étendue prévue pour la prochaine culture. Et la tradition ou la pratique se perpétue de génération en génération. Le drame, elle déborde vers des activités criminelles et destructrices. Les feux de brousse, des actes criminels, dévastent le pays. La légendaire forêt de l’Est, avec la vitesse de destruction des feux tous les ans, ne sera d’ici peu qu’une histoire ancienne. Les efforts des responsables au niveau du département de l’Environnement et du Développement durable pour sauvegarder la forêt semblent dépassés par les tragiques évènements.

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