« Les modes opératoires de contrebande deviennent de plus en plus complexes. Les 15 kilogrammes d'or ont notamment été répartis en 257 feuillards, puis repeints pour ressembler à de l'aluminium. Ils ont ensuite été dissimulés dans une grande caisse métallique, qui devait servir pour l'exportation d'oeuvres d'art artisanaux faites de ferronnerie en forme de baobab. La couverture idéale. En plus, la caisse a été suffisamment grande pour ne pas rentrer dans le scanner » a expliqué Lainkana Zafivanona, directeur général des douanes, samedi dernier, à l'aéroport international d'Ivato. Toutefois, cette grandeur disproportionnée de la caisse n'est pas passée inaperçue, au contraire.
« Les trafiquants ont surtout voulu échapper au scanner, sachant que des dimensions de référence sont déjà fournies aux exportateurs dans ce genre de cas. Outre la taille de la caisse, la destination fait également des facteurs de risque. Dubaï compte parmi les destinations à haut risque. Les douaniers restent alors vigilants sur les vols vers cette destination et les contrôles sont renforcés », rajoute ce responsable.
Ce mode opératoire n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Les trafiquants évoluent au fil du temps. Leurs modes opératoires deviennent de plus en plus compliqués. Les douaniers doivent alors se mettre au niveau pour éviter de laisser passer les trafics de ce genre. « Dans tous les cas, la DGD travaille de pair avec toutes les entités travaillant au sein de l'aéroport international d'Ivato mais aussi de Nosy-Be pour renforcer le contrôle des frontières, plus principalement de toutes les zones donnant accès aux avions. Une réunion vient même de se faire, dans ce sens. Les contrôles doivent être renforcés, surtout pour la filière aurifère sachant que les devises non rapatriées en termes d'exportation d'or atteignent jusqu'à un milliard de dollars, au moins », soutient le premier responsable de la DGD.
Les autorités ont déjà arrêté l'auteur de cette infraction mixte, à la fois douanière et minière, un ressortissant malagasy. Ce dernier est déjà détenu au violon, en attente de déferrement et de la décision de justice qui reviendra au PAC. Mais les enquêtes sont encore en cours. « Dans la majorité des cas, les trafiquants utilisent d'autres personnes pour se couvrir et éviter que les autorités remontent à eux. C'est ce que nous allons vérifier », déclare le DG de la douane malagasy. Quant à l'or, d'après les explications fournies par les responsables, « le stockage de saisie sera également décidé par la Justice en fonction des lois en vigueur ». A partir de là donc, la continuité des choses repose entre les mains de la Justice.
Rova Randria