Publié dans Politique

Sécheresse et dégradation des zones forestières - Toute la ville de Fianarantsoa privée d’eau à partir de demain

Publié le mardi, 24 novembre 2020

Situation alarmante. La semaine dernière, l’eau s’est raréfiée dans la ville de Fianarantsoa. Seuls quelques quartiers ont été approvisionnés « normalement ». Et aujourd’hui, la situation s’est encore aggravée. Les habitants doivent se réveiller à deux heures du matin pour collecter les quelques gouttes sortant de leur robinet. Le lac d’Antarambiby, source d’eau potable pour la ville, est complètement asséché. Et même les puits et les rizières sont à sec. Une mauvaise saison rizicole est même à craindre pour cette année, dans la Région. En effet, les conditions météorologiques des dernières années n’ont pas été favorables. Elles ont donc contribué à cette sécheresse. Les périodes de pluies sont insuffisantes pour la recharge des ressources. 

« Selon l’expertise d’un agent de la JIRAMA à Fianarantsoa, s’il ne pleut pas d’ici demain, toute la ville sera pratiquement privée d’eau » a annoncé Vahinala Baomiavotse Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable, durant sa descente dans la capitale de la Région de Haute Matsiatra, avant-hier. Comme solution d’urgence, un système de pompage est déjà en place depuis lundi matin, pour pomper l’eau du bassin de réserve dans le lac d’Antarambiby. Mais cette réserve ne suffira que pour trois jours, d’où la nécessité d’une pluie pour demain. 

Causes

Cette situation vécue par Fianarantsoa montre que l’Androy n’est pas le seul à souffrir des problèmes d’approvisionnement en eau mais toutes les Régions du pays. La principale cause de cette souffrance est la dégradation des zones forestières causée par les feux de brousse et les exploitations illicites. Les exploitants de ressources forestières ont particulièrement tendance à oublier, ou ignorent complètement, la relation étroite entre la disponibilité de l’eau et les forêts. Il ne peut y avoir d’eau sans forêts et inversement. 

« Après notre descente, nous avons notamment constaté une destruction de toutes les forêts environnantes du lac d’Antarambiby, causant son ensablement. Le lac ne peut alors plus retenir d’eau comme auparavant. De plus, la dégradation des zones forestières impacte également le climat. Les pluies deviennent de plus en plus rares dans la Région, alors que la température ne cesse d’augmenter. Il ne faut donc pas s’étonner qu’il n’y ait plus d’eau dans la Région actuellement », explique la ministre. 

Vu la situation, si la dégradation des forêts autour d’Antananarivo continue, la Capitale pourrait faire face au même problème que Fianarantsoa, en plus de la pollution de l’air. Les îles voisines vivent notamment déjà la même situation. La Réunion, par exemple, connaît aujourd’hui son deuxième épisode de sécheresse le plus fort depuis 49 ans. Dix Communes réunionnaises sont obligées de restreindre leur consommation en eau. Les forêts rendent de grands services à l’environnement. En plus d’améliorer la quantité d’eau disponible et sa qualité, les forêts régulent également le climat et luttent contre l’érosion du sol. « Le reboisement et la reforestation de Madagascar reste la seule solution pérenne à tous ces problèmes, sans oublier le renforcement de la lutte contre les feux et la surexploitation des ressources forestières », soutient le directeur régional de l’Environnement et du Développement durable. Toutefois, le gouverneur de la Région en collaboration avec toutes les parties prenantes cogitent déjà pour mettre en place des alternatives de secours dans les plus brefs délais.  

Rova Randria

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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