Publié dans Politique

Impact de la Covid-19 à Madagascar - 1,4 million de personnes dans l'extrême pauvreté

Publié le mercredi, 16 décembre 2020

 Une fragilité accrue. La Banque mondiale a présenté, hier, dans sa note de conjoncture économique, le passage du taux de pauvreté de 74,3 à 77,4% entre 2019 et 2020 à Madagascar. Cet accroissement de l'ordre de 3% se traduit par le basculement de 1 400 000 de personnes dans l'extrême pauvreté en espace d'un an. Selon les indicateurs économiques, ces personnes vivent avec moins de 2 dollars par jour. « La crise a fait sombrer 1,4 million de personnes dans l'extrême pauvreté après avoir perdu leur emploi ou les revenus qu'ils tiraient d'une activité informelle dans les grandes villes affectées par la pandémie.

Ces populations se concentrent dans les zones urbaines notamment à Antananarivo et Tamatave mais également dans l'ensemble du pays à travers la réduction généralisée du niveau des revenus », annonce Marc Stocker, économiste principal de la Banque mondiale. D'après les prévisions, ce taux devrait atteindre 78,1% en 2021. La crise risque encore de creuser les inégalités auxquelles s'ajoutent d'autres chocs comme la sècheresse dans le Sud et la saison cyclonique.

Protection sociale

Un programme de transferts monétaires non conditionnels baptisé « Tosika Fameno » a été mis en œuvre en coordination avec les donateurs durant le confinement. Dans l'éventualité d'une résurgence de la pandémie, ce programme devrait faire l'objet d'une expansion rapide consistant à renforcer les aides aux ménages préalablement ciblés et à inclure de nouveaux bénéficiaires et zones géographiques. « Des interventions supplémentaires seront nécessaires pour prévenir une deuxième vague de la pandémie de Covid-19 à Madagascar, tandis que les mesures de protection sociale et de soutien au secteur privé existantes devraient être intensifiées si la crise persiste en 2021 », poursuit l'économiste.

 150 millions de dollars en négociation

Le taux de croissance économique de 2% prévu par l'institution financière reste insuffisant pour faire augmenter le revenu moyen par habitant. La Banque mondiale négocie actuellement avec le Gouvernement un financement à hauteur de 150 millions de dollars pour étendre le programme de protection sociale. « Les besoins de financement de l'Etat sont extrêmement importants suite à la crise. C'est près d'une décennie de croissance qui est partie en quelques mois. Il est important de renforcer le système de protection sociale. Par ailleurs, le retour à une croissance durable va largement dépendre de la capacité de l'Etat à mobiliser des ressources intérieures pour les investissements prioritaires dans le capital humain et les infrastructures, ainsi que des réformes d'envergure pour stimuler l'investissement privé et la création d'emplois », déclare Marie-Chantal Uwanyiligira. La représentante de la Banque mondiale à Madagascar, dans une série de publications sur les réseaux sociaux, se veut néanmoins optimiste. Elle dit notamment que « près de 90% des pays sont en récession. Pour Madagascar comme pour le reste du monde, l'heure n'est pas à rechercher des boucs émissaires mais à tracer la voie de la reprise ». Une reprise qui, dit-elle, « va se faire sur la base de décisions adéquates et rapides : utiliser la crise pour rebondir et accélérer les réformes pour faire la différence ». Le nouveau rapport sur la situation économique de Madagascar recommande de soutenir les mesures d'urgence et de protection sociale tout en mettant en place des réformes structurantes et ambitieuses nécessaires pour relancer la croissance.

Solange Heriniaina

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Editorial

  • La lutte continue !
    « Orange Day ». La journée internationale de sensibilisation de la lutte contre les violences basées sur le genre se tenait ce lundi 25 novembre. Une mobilisation générale sous la houlette de la Première dame, Mialy Rajoelina, visant la conscientisation sur les méfaits de cet anachronique délit, a eu lieu dans tout Madagasikara, au Kianjan’ny hira gasy, Ampefiloha pour Antananarivo. Etant entendu qu’il s’agit une Journée mondiale, des mouvements de sensibilisation parfois même de contestation contre les violences basées sur le genre ont été constatées à travers les grandes villes du monde. Paris, New-York, Londres et bien d’autres ont vu des manifestations logées à la même enseigne. Les femmes, de toutes les couleurs, de race, de religion, ont battu les pavés des grandes capitales pour dénoncer ce qu’il convient d’appeler les féminicides. Une nouvelle terminologie pour immoler sur l’autel de la justice humaine cette honteuse et désuète pratique.A Madagasikara, l’inusable…

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