Révélons quelques cas parmi ces infractions commises par des hommes en képi et qui ont défrayé la chronique. Le cas de cet officier de gendarmerie à Mananjary, vers début mai dernier, poursuivi pour abus et qui a finalement atterri en prison. Un mois plus tôt, deux gendarmes de la brigade d'Anahidrano ont aussi fait parler d'eux. Sous l'emprise de l'alcool, ils ont fait un accident en moto. L'un d'eux a succombé de ses blessures, la victime n'ayant d'ailleurs pas porté un casque. Quant à son collègue, il fut incarcéré après les faits pour homicide involontaire et délit de fuite. Il n'a pas en effet informé ses supérieurs du drame, préférant prendre la fuite.
Toujours en avril dernier, les incartades d'un gendarme radié ont fait le buzz, non seulement à Moramanga où les faits se sont déroulés mais aussi pour l'ensemble des observateurs de la place. Car le fait d'être limogé de la Gendarmerie pour faute grave, semble ne pas suffire pour le gendarme mis en cause. Ce qui fait qu'il fut doublement incriminé à la fois d'homicide involontaire, et surtout pour faux et usage de faux, dans le but d'obtenir une partie de l'héritage laissé par sa défunte compagne. En effet, cette dernière, qui fut mariée légalement, n'a pas fait le divorce lorsqu'elle avait ce lien avec le gendarme en cause.
Mais en février dernier, le comportement d'un chef de patrouille a fait couler beaucoup d'encre à Taolagnaro. Il a également fini par se retrouver derrière le mur de la prison, du moins provisoirement à la suite de cette affaire. L'accusation s'est traduite par le fait qu'il a menacé le maire de la localité d'Ifarantsa avec son arme.
Pour revenir sur les récents soubresauts survenus à Imerintsiatosika, et qui se sont soldés par la destruction partielle de la brigade de gendarmerie locale, du fait d'une émeute, elle-même causée par un fâcheux incident aggravé d'un malentendu, l'enquête est encore en cours. D'après une source auprès du Toby Ratsimandrava, celle-ci permettra ou non d'incriminer des gendarmes, bien entendu s'il s'avère qu'un abus présumé ou autres infractions fondés.
Ces sanctions démontrent une fois de plus la volonté de la Gendarmerie de redorer son blason et de ne pas badiner sur les règlements. Aucune tolérance pour les brebis galeuses qui risquent d'entacher l'honneur de la Gendarmerie, ce leitmotiv du secrétaire d'Etat à la Gendarmerie (SEG), le général de corps d'armée Ravalomanana Richard, lors de sa prise de fonction, prend ainsi tout son sens avec ces sanctions d'un côté et de la baisse des « fautifs » de l'autre…
Franck R.