Publié dans Politique

Exploitation et exportation illicites d’or - Halte au deux poids deux mesures

Publié le mardi, 05 janvier 2021

Il y a quelques semaines, un homme avait été arrêté dans une zone protégée. Il était présumé trafiquant d’or. Les Forces de l’ordre ayant procédé à cette arrestation avaient alors cru bon de poser en photos avec le suspect. L’image a ensuite été publiée et largement relayée sur les réseaux sociaux. La quantité d’or en jeu était minime. La semaine dernière, trois hommes ont été arrêtés en Afrique du Sud avec une quantité énorme d’or. Forcément, l’opinion attend des sanctions exemplaires contre les trafiquants dans cette affaire.

L’arrestation de trois hommes, venant de Madagascar arrêtés en Afrique du Sud, nourrit en effet l’actualité ces dernières heures. Ils ont, pour rappel, été interpellés avec dans leurs bagages, 73,5 kg d’or, dont la valeur marchande est estimée à 4,5 millions de dollars, à l’aéroport international de Johannesburg. Les trois « présumés passeurs » ont été arrêtés pour suspicion de trafic de métaux précieux et de la violation de la loi douanière locale.
Suite à l’éclatement de cette affaire dans la presse, de nouvelles informations commencent à sortir peu à peu au grand jour. Deux des trois hommes sont des ressortissants malagasy. L’un s’appelle A.Z. et serait un agent de billetterie, installé à Mahatony. Le second, portant les initiales R.F. serait un opérateur économique installé à Mahajanga et a la particularité d’avoir obtenu son passeport le 26 décembre 2020 soit moins d’une semaine avant son départ. Le troisième homme, habitant à Ambodin’Isotry, aurait la double nationalité malagasy et française.
En revanche, certains points restent toujours dans le brouillard. Notamment, les circonstances dans lesquelles ces 73,5 kg d’or ont pu sortir des frontières malagasy. Vu la quantité de la marchandise, pour beaucoup, il serait difficile de croire que les personnes interpellées jusqu’ici ont agi seules. L’opinion s’attend ainsi à l’ouverture d’enquêtes pour épingler toutes les personnes qui ont un lien avec ce scandale. Ces enquêtes devront déterminer si les suspects interpellés sont de simples passeurs ou les chefs de file, les donneurs d’ordre et les commanditaires de ce présumé trafic. Des sanctions exemplaires seront ensuite attendues pour tous les auteurs dans cette affaire qui nuit gravement à l’image du régime. En clair, l’opinion veut des noms, des têtes et des sanctions.
Il s’agira également de ne pas faire un deux poids deux mesures. Du point de vue du simple citoyen, de petits trafiquants sont en effet étalés à la face de tous à Madagascar, tandis que les gros poissons semblent relativement épargnés. A l’image de cet homme qui avait été arrêté dans une zone protégée il y avait quelques semaines, en possession de quelques grammes d’or, et affiché sur la place publique. Des sanctions proportionnelles sont attendues pour les plus gros trafiquants.
En tout cas, ce n’est pas la première fois que des richesses naturelles du pays sont retrouvées à l’extérieur. Si des enquêtes sont annoncées, les résultats de celles-ci, notamment les sanctions pour les trafiquants présumés, tardent à être livrés. Par exemple, 25 kg d’or avaient été saisis à Maurice il y a quasiment deux ans et trois Malagasy avaient été arrêtés. Mais aucune information sur une éventuelle arrestation d’un trafiquant à Madagascar n’a été mise à la connaissance du grand public jusqu’ici.
Pareil, des informations laissaient entendre à l’époque que des kilos d’or étaient transférés de Betsiaka vers Nosy Be par hélicoptère et emmenés vers un établissement hôtelier appartenant à un proche de l’ancien régime, sans que quiconque ne soit inquiété jusqu’ici. En tout cas, alors que la Banky foiben’i Madagasikara s’évertue à constituer une réserve nationale d’or, il est inacceptable que certains se constituent leurs réserves personnelles d’or de manière illicite. Si les richesses naturelles continuent d’être gérées à Madagascar, il semble presque compréhensible que certains pays soient réticents à rapatrier l’or malagasy aux autorités malagasy. 

La rédaction

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Editorial

  • Et les taxis-bicyclettes ?
    Le conseil municipal de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) offre un cadre légal aux taxi-motos à Tanà-Ville. Après avoir agi dans l’illégalité pendant au moins quatre ans, les professionnels de transport sur « deux-roues » ont finalement obtenu gain de cause. Les mesures de confinement décrétées en raison de la pandémie de Covid 19 en 2020 donnaient naissance à un nouveau mode de transport de passagers et de bagages plus pratique. Les transports en commun, pénalisés par les codes de conduite sanitaires, devaient céder la place aux déplacements individuels. La mesure implacable de confinement empêchant de se déplacer physiquement et en groupe donne lieu aussi à un nouveau mode de commerce : la vente en ligne et livrée à domicile.

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