Le maire élu dans la Commune urbaine de Nosy Be a été destitué par le Conseil d’Etat. Cette haute juridiction administrative du pays a déclaré maire le candidat arrivé en troisième position lors du scrutin. Une décision jugée scandaleuse par bon nombre d’électeurs locaux de l’île aux parfums.
Pour rappel, le 27 novembre 2019, lors des élections municipales et communales, plus de dix mille électeurs de la Commune urbaine de Nosy Be s’étaient rendus aux urnes pour choisir leur nouveau maire. Avec 52,63% des suffrages exprimés, Vita Gilbert avait été élu maire de l’île aux parfums devançant largement devant ses principaux concurrents. Une élection confirmée par le Tribunal administratif (TA) d’Antsiranana, mais que le Conseil d’Etat vient récemment de chambouler, à la surprise générale.
Suite à une requête additive introduite en son sein le 15 mars 2021 par le candidat arrivé en troisième position selon les résultats proclamés par le TA, le Conseil d’Etat dans son arrêt rendu le 30 mars, a décidé d’annuler une bonne partie des voix du maire élu et du candidat arrivé en second dans plusieurs bureaux de vote. Le candidat Vita Gilbert qui a alors obtenu 5 225 voix selon les résultats proclamés par le TA, n’en a plus que 107 selon l’arrêt du Conseil d’Etat. Le candidat arrivé en second a également vu ses voix réduits à peau de chagrin.
L’annulation de voix profite au candidat arrivé en troisième position, lequel a été déclaré maire de Nosy Be par le Conseil d’Etat avec 507 voix seulement à son compteur, soit 5% des voix, si l’on se base sur les résultats proclamés par le Tribunal administratif. En tout cas, la décision du Conseil d’Etat est jugée scandaleuse par bon nombre d’électeurs de Nosy Be. Ces derniers se demandent notamment en vertu de quoi le candidat en question a introduit cette requête que le Conseil d’Etat a décidé de déclarer malgré tout recevable.
Comment par ailleurs expliquer le fait que sur les 10 250 votants, 8 977 voix ont été déclarés blancs et nuls, par le Conseil d’Etat. Seuls 1 233 voix ont été comptabilisées comme suffrages exprimés. Il convient par ailleurs de remarquer que le Conseil d’Etat a rendu un arrêt le 30 mars alors que le maire déclaré élu par le Tribunal administratif n’a été notifié de l‘existence de la requête additive que le 2 avril. Par ailleurs, la célérité avec laquelle le Conseil d’Etat a pris sa décision étonne. Une enquête doit être réalisée pour éclaircir cette situation. Affaire à suivre.
La rédaction