D’emblée, il faut souligner que le pays traverse actuellement une période exceptionnelle étant donné la crise sanitaire. Cela justifie donc la prise de dispositions en vue de préserver l’ordre public qui découle du décret d’Etat d’urgence pris par le Président de la République en Conseil des ministres. Par définition, l’état d’urgence désigne un régime exceptionnel qui se traduit par un renforcement des pouvoirs de l’autorité administrative et implique en lui – même des restrictions de liberté comme celle de circuler à cause du confinement et du couvre – feu en l’occurrence ou la liberté de réunion. Il est évident que la suspension provisoire des émissions télévisuelles et radiophoniques permet de préserver l’ordre public, un aspect important dans une situation d’état d’urgence.
La décision est d’autant plus justifiée lorsqu’on sait que certaines émissions politiques incitent au rassemblement de citoyens alors que cela est strictement interdit au risque de favoriser la propagation de la Covid-19. La récente manifestation orchestrée par le TIM à Ambohimanarina en est la preuve vivante. Appeler au rassemblement, à l’heure où le respect de la distanciation sociale et le confinement sont vitaux, relève de la pure mauvaise foi et d’une atteinte à l’ordre public.
Série de réunions à Faravohitra
L’article 61 de la Constitution indique noir sur blanc que « lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, son unité ou l’intégrité de son territoire sont menacées et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics se trouve compromis, le Président de la République peut proclamer sur tout ou une partie du territoire, la situation d’exception à savoir l’état d’urgence, l’état de nécessité ou la loi martiale (…) ». Selon le même article, ce contexte exceptionnel confère au Chef de l’Etat des pouvoirs spéciaux dont l’étendue et la durée sont fixées par une loi organique.
Au lendemain de l’annonce de la décision du Gouvernement, des responsables de médias de l’opposition sont montés au créneau pour contester et affirment vouloir porter l’affaire devant le Conseil d’Etat. Le combat semble pourtant perdu d’avance puisque Madagascar se trouve justement dans une situation d’exception étant donné l’épidémie liée à la Covid-19.
Des informations officieuses révèlent la tenue d’une réunion des membres du bureau politique du TIM ainsi que des députés sous la houlette de l’ancien président Marc Ravalomanana à son domicile à Faravohitra, samedi dernier. La consigne lors de ladite réunion était justement de contester la décision du Gouvernement. Mais l’opposition envisagerait également d’organiser une manifestation similaire à celle de 2009 suite à la fermeture de la station VIVA. La situation actuelle n’a pourtant rien à voir avec celle de 2009 puisqu’il n’est pas question de fermeture d’une station mais d’une suspension provisoire d’émissions. De plus, la décision concerne aussi bien les médias publics, ceux pro – régimes et ceux de l’opposition.
La Rédaction