Publié dans Politique

Football malagasy - De nouveau la risée du monde entier

Publié le mardi, 11 mai 2021


Quelle honte.  Le ballon rond malagasy occupe le devant de la scène internationale à travers les articles de la presse étrangère. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de la performance de la sélection nationale mais plutôt de la contre-performance de ses dirigeants. Ces derniers qui se livrent à une bataille concernant le limogeage en tant que sélectionneur de Nicolas Dupuis et la nomination d’Eric Rabesandratana à la tête des Barea. Point commun, ces deux décisions qui s’affrontent n’ont pas reçu l’aval de la majorité du comité exécutif mais l’œuvre du président en exercice de la fédération, Raoul Rabekoto, qui dirige l’instance nationale à 10 000 km du siège fédéral. Avis de recherche et mandat d’arrêt international obligent.
Au-delà de cette affaire extra- sportive du président Raoul Rabekoto, celui-ci continue de gérer l’association d’une main de maître ou plutôt de façon dictatoriale. Bien que toutes décisions « vitales » relatives à la vie footballistique, dont la nomination du sélectionneur national, doivent avoir l’aval ou du moins l’adhésion du comité exécutif de la fédération, Raoul Rabekoto a fait fi en prenant une décision unilatérale sur la suspension de Nicolas Dupuis. Or, celui-ci est maintenu à son poste par la plupart des membres du comité exécutif, 7 sur 10, bien qu’il ait décidé de se mettre en retrait. Une déclaration dans ce sens a été faite par le vice-président de la fédération soutenu à l’occasion par la majorité des membres.
Face à cette « double décision » contradictoire, la sélection des Barea de Madagascar a deux sélectionneurs : Eric Rabesandratana et Nicolas Dupuis. Cela nous rappelle étrangement, les deux lois de Finances déposées à l’Assemblée nationale à l’époque du Président Zafy Albert. L’une émanant du Premier ministre Emmanuel Rakotovahiny et l’autre du ministre des Finances, Jean Claude Raherimanjato. Du jamais vu dans la gestion d’un pays, comme le cas de la sélection nationale de football actuellement.
 « Question à 1000 ariary, la monnaie locale. Quel est le pays dont le président de la fédération de football, en cavale en Europe et visé par un mandat d’Interpol pour avoir détourné des millions d’euros, décide de suspendre le sélectionneur contre l’avis d’une majorité de son comité exécutif… ? La réponse se trouve dans l’océan Indien, au large des côtes du Mozambique, et on l'appelle la Grande île », ironise l’auteur de cet article lu sur une presse sportive en ligne.
Le Président de la République, Andry Rajoelina, questionné sur ce limogeage de Nicolas Dupuis, a tout simplement répondu que la fédération a son indépendance, toutefois, une concertation aurait été mieux avant de prendre une telle décision. L’Etat est en effet partie prenante dans la vie de l’équipe nationale comme l’atteste sa prise en charge de plus de la moitié du salaire du sélectionneur. En dépit de cette implication, il n’a même pas été consulté et n’a pu donner ainsi son avis. La Présidence de la République est seulement parmi les entités « informées » par Raoul Rabekoto de sa décision.
Le football malagasy entre ainsi de nouveau dans le livre des records… de la discorde. Dans un passé récent, il est entré de plain-pied en battant le score le plus élevé dans un match de football. C’est lors de la rencontre comptant pour le championnat national entre le Stade olympique de l’Emyrne (SOE) et l’AS ADEMA. Cette dernière s’est imposée par 149 (cent quarante - neuf) à 0 (zéro) sauf que tous les buts sont marqués par leurs adversaires contre leur camp. Une mascarade sans aucun respect envers les spectateurs, les dirigeants des clubs, leurs supporteurs et encore moins la fédération nationale. Aujourd’hui, c’est au tour de cette dernière de ridiculiser tout ce beau monde…
La rédaction

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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