Si au début de l’année, la question avait été écartée d’un revers de main par les responsables au sein de la Présidence, le sujet commence à revenir au cœur des discussions. Après un sursis accordé par le Président de la République, Andry Rajoelina depuis le début de l’année, l’heure d’une nouvelle évaluation pourra bientôt sonner pour le Premier ministre, Christian Ntsay et son équipe. En effet, une appréciation à mi – parcours est normalement prévue au mois de juin. Un nouveau rendez – vous qui permettra de jauger les efforts accomplis par chaque membre du Gouvernement. L’heure du départ serait – il également à l’étude pour le patron de Mahazoarivo ? Nommé à son poste au moment fort du mouvement des 73 députés depuis le 6 juin 2018, Christian Ntsay pourrait être le Premier ministre qui aura le plus duré à son poste. Ainsi, près de trois années de bons et loyaux services en tant que numéro deux de l’Exécutif, son départ ne serait pas une surprise bien qu’il n’ait pas démérité à en croire l’analyse de certains médias internationaux.
Une publication diffusée la semaine dernière par « La lettre de l’Océan Indien » (LOI) prête même au Premier ministre Ntsay une volonté de s’inventer une seconde vie aux Etats-Unis et une ambition à se reconvertir en diplomate, à Washington ou à New York. « Il marcherait ainsi dans les pas d’autres anciens Premiers ministres de Rajoelina : Camille Vital dirige la chancellerie malagasy à Maurice, tandis que Jean Omer Beriziky a été nommé à Bruxelles. Christian Ntsay vise, quant à lui, l’ambassade de Washington, où le Chef de l’Etat n’a toujours pas désigné d’ambassadeur », selon la même publication.
Sortie par la grande porte ?
A en croire la même publication, le Président Rajoelina serait à la recherche d’un nouveau chef du Gouvernement depuis le début de cette année. Pour sa part, le Premier ministre pourrait convoiter un poste en tant qu’ambassadeur auprès des Nations unies. Habitué des organisations internationales, il a notamment représenté l’Organisation internationale du travail (OIT) dans l’océan Indien, après une longue carrière de consultant pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale. Son passage par New York pourrait ainsi lui permettre de se réintroduire dans le système onusien. Le dernier représentant de Madagascar auprès des Nations unies, Zina Andrianarivelo Razafy, a finalement intégré l’équipe new-yorkaise de la Monusco, la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC.
Si une sortie par la grande porte pourrait donc être envisagée par le Premier ministre, la situation des membres du Gouvernement est différente. Si certains brillent par leurs réalisations et leur présence constante sur la scène médiatique, d’autres sont quasiment transparents. Le Président avait soumis comme principale condition, le respect d’un contrat – programme qui engage chaque ministre en vue de la concrétisation des « Velirano » du Président. L’évaluation dans ce sens sera ainsi inévitable et l’heure de vérité approche à grands pas.
La Rédaction