Publié dans Politique

Grand port de Toamasina - Une bombe à retardement à désamorcer !

Publié le mardi, 26 octobre 2021


Il est urgent de tirer la sonnette d’alarme. Un conflit est sur le point d’exploser entre les usagers et les acteurs œuvrant au Grand port, les compagnies maritimes, la Douane et le MICTSL.
Si l’administration portuaire, ainsi que les ministères concernés ne trouvent aucun compromis dans les plus brefs délais, c’est l’économie nationale qui sera prise en otage. Malgré un contexte de relance économique très fragile, certains acteurs privés au sein du port de Toamasina comme les manutentionnaires, les compagnies maritimes, les sociétés de logistique et de transport ainsi que les prestataires, ne lésinent pas les moyens pour extorquer le maximum de profit.  Plusieurs compagnies maritimes pratiquent des décisions unilatérales et arbitraires à l’encontre des opérateurs touchant le métier de la logistique portuaire et douanière. C’est le cas notamment du remboursement des cautions contre la restitution des conteneurs vides. « Un tel remboursement devrait se faire immédiatement à la réception de l’équipement mais les compagnies maritimes font tout leur possible pour faire autrement. Elles exigent l’accomplissement de formalités exubérantes et inutiles dans le seul but de garder le plus longtemps possible les cautions encaissées lesquelles ne seront remboursables qu’après 60 jours, ce qui génère des intérêts faramineux à leur profit », peste un responsable dont la société en est victime. « Filouteries ou combines, certaines compagnies osent même se prévaloir de ne traiter les dossiers de remboursement que le mercredi et le vendredi uniquement alors qu’elles encaissent tous les jours », renchérit un autre qui a ajouté qu’à l’importation, des milliards d’Ar de fonds sont bloqués par ces compagnies !
Les opérateurs peinent à joindre les bouts à jongler entre les frets maritimes qui explosent, les valeurs en douane qui ne cessent d’être redressées, les frais de transport locaux qui flèchent vers la hausse du fait de l’état de la route complètement délabré notamment la RN2, et enfin les consommateurs finaux qui font des crédits et bon à tout-va par manque de liquidités.
 Des procédures exagérées pénalisent fortement également les opérateurs. Outre le délai de franchise réduit à 10 contre 14jours avant, il y a l’ouverture des terre-pleins où il n’y a aucune permanence entre 12 et 14 heures, encore moins après 18 heures et surtout pas le week-end, contrairement à MICTSL qui essaie d’assurer ce service tant bien que mal 24h/7j. Les frais d’immobilisation, appelés communément « surestarie » ne sont pas négligeables du tout, en moyenne 40euros / jour / par équipement. En un weekend, le calcul est très cher payé du fait de leur défaillance ! Les surestaries qui continuent à courir et les opérateurs doivent aussi payer les camions immobilisés durant ce laps de temps. Les compagnies maritimes prennent des jours pour établir les factures. Et pourtant, le temps c’est de l’argent surtout dans ce domaine. … Et la liste n’est pas exhaustive. Les refus des règlements à leurs guichets deviennent aussi plus que contraignants. La lenteur des dépôts de manifeste et l’obtention du bon à délivrer qui est fortement pénalisante. Et la goutte d’eau qui fait déborder le vase, le manque d’informations entre les dates annoncées et les reports de navire incessants lesquels génèrent des faux frais exorbitants au détriment de ladite filière d’exportation sans parler des procédures imposées, comme celle d’utiliser les moyens propres des compagnies sous peine de se voir refuser une réservation ou payer plus ! C’est juste du chantage et de la concurrence déloyale envers d’autres entités …. Les lignes maritimes sont un grand souci, mais la Douane avec ses changements de règlementation à tout- va, ainsi que le MICTSL où l’embouteillage ne sont pas des moindres, font aussi grincer les dents. Les prestations de Gasynet qui ont des services si chers payés laissent pourtant à désirer. Et en dernier lieu, un service de désinfection dont personne ne comprend ni l’utilité, ni l’efficacité mais toujours payant. Bref, tout le monde profite d’une situation dont aucun n’a le contrôle.
Et ce sont les citoyens malagasy, qui ont déjà du mal à s’en sortir, sont les victimes directes de tels acharnements ! On parle de hausse de prix, d’inflation mais est-ce qu’il y a des contrôles rigoureux pour voir d’où viennent exactement ces augmentations incessantes ?
Ainsi, il est urgent de trouver un juste équilibre pour ne pas envenimer davantage la situation déjà critique. Il est indéniable que les opérateurs tels que les transitaires et les commissionnaires agréés en douane sont non seulement des acteurs directs à pouvoir signaler ce genre d’abus, mais aussi les piliers de notre économie nationale. Appel est lancé ainsi aux autorités administratives concernées et qu’elles ne restent pas impassibles et trouvent des solutions pour dénouer les problèmes dans les plus brefs délais face à de telles situations dans le Grand port du pays.

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Editorial

  • Rêve brisé ! 
    Rajaonarimampianina Hery, l’ancien Chef d’Etat, risque de voir partir en fumée son rêve de devenir président de la Commission de l’Union africaine. Un poste prestigieux ayant rang de Chef de Gouvernement voire Chef d’Etat selon les circonstances et les cas de figure. Cette Commission est l’organe exécutif de l’Union africaine. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique générale de l’UA arrêtée au niveau de l’assemblée générale, l’instance suprême de l’Union africaine. Le président de la Commission dirige et coordonne les actions des commissaires de l’UA. Il est responsable devant l’assemblée générale présidée de façon tournante par le Chef d’Etat ou du Gouvernement d’un pays membre. La présidence de la Commission est assurée de façon tournante également mais au niveau de chaque sous-région. Le prochain mandat de président de Commission à partir du début de 2025 revient à l’Afrique de l’Est. Et Madagasikara figure en pole position…

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