Lors de son réquisitoire, l'avocat général a demandé aux jurés une peine de 18 ans de réclusion criminelle ou au mieux de ne « pas descendre au-dessous de 15 ans ». De son côté, la défense a insisté sur des circonstances atténuantes afin de réduire cette peine soulevée par la partie adverse. Dans leur délibération, les jurés ont opté vers les arguments de la défense de Onjanirina Rakotomalala entre autres ses aveux et son enfance malheureuse. Dans sa plaidoirie en effet, le conseil de l'accusée a argumenté comme circonstances atténuantes, le comportement violent du défunt envers sa cliente, la tentative de suicide de celle-ci après son acte, le déracinement culturel, l'absence d'antécédent judiciaire, le risque faible de récidive, son enfance malheureuse et les aveux.
Durant le procès et entre les crises de larmes de Onja, les avocats de la défense ont essayé de démontrer aux jurés sa vie cauchemardesque à Madagascar auprès de sa famille. Selon leurs révélations, elle s'est construite dans un climat de violence, battue par sa mère, violée par son oncle et frappée par son premier mari. Bref, Onja vivait dans l'enfer et a espéré qu'après sa rencontre avec Francesco D'Allessandro et leur mariage au mois de janvier 2018, elle retrouvera enfin le bonheur. L'avocat abondait également dans ce sens : « quand on lit leurs conversations, on voyait des projets de vie entre eux. Je pense qu'elle voyait en lui un homme stable et responsable, qui pouvait la protéger de tout ce qu'elle a vécu. Dans un message, il avait juré de ne jamais lui faire de mal ». Ce qui n'était pas pourtant le cas si on se réfère à la déclaration de certains témoins à la barre.
A la fin de la plaidoirie, un des avocats de Onja a demandé aux jurés de « lui laisser une lueur d'espoir ». Une requête entendue et exécutée apparemment par les jurés…
La rédaction