Publié dans Politique

Tentative de coup d’Etat - Paul Rafanoharana avoue à demi-mot

Publié le mardi, 07 décembre 2021


Deuxième journée du procès de l’affaire Apollo 21 au Tribunal d’Anosy, hier. A la barre, Paul Rafanoharana, principal accusé dans celle-ci. Durant de nombreux tours d’horloge, le Franco-malagasy fut soumis au feu roulant des questions à propos de son rôle dans cette tentative de coup d’Etat, il y a de cela quelques mois. L’audience a démarré vers 10h du matin et n’a pris fin que vers la fin de l’après-midi, entrecoupée de seulement une ou deux pauses. La présidente de la Cour criminelle ordinaire (CCO), le Parquet général, enfin et surtout les avocats de la défense, ont tour à tour posé des questions à l’accusé. Des questions qui s’articulaient principalement autour de la véritable intention de l’accusé si jamais il avait les moyens financiers pour réaliser son projet.
Dans ses déclarations, Paul Rafanoharana semble avouer à demi-mot, déclarant être à l’époque à la recherche d’un financement à hauteur de 10 millions d’euros, soit l’équivalent ou presque du montant   qu’il estime avoir besoin pour l’élaboration de son Apollo 21, rédigée en juin 2021. Mais la société auprès de laquelle il a soumis sa demande, ne le lui a pas accordé. «Si vous avez obtenu cette somme, étiez-vous allés jusqu’au bout d’Apollo 21 ? », lui demande la Justice. Ce à quoi, l’accusé répondait. « Puisque je ne l’ai donc pas eu, comment pensez-vous que je puisse le réaliser ? Faute de quoi, Apollo restait simplement une élaboration de budget, sinon une théorie », confie Paul Rafanoharana.
Les multiples contradictions
A part donc l’échec de financement d’Apollo 21, les propos, sinon les moyens de défense de Paul Rafanoharana devant l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat, contiennent trop de contradictions. D’abord, il explique au juge sa volonté d’aider le Président élu démocratiquement Andry Rajoelina, mais ses propos trouvés dans les échanges de courriels d’avec ses co-accusés, évoquent donc cette recherche de sponsor en vue de réaliser un coup d’Etat.
Autre exemple, il parle d’aider le chef de l’Etat actuel pour qu’il puisse remplir la mission que le peuple malagasy attend de  lui, alors que dans les échanges, les conversations téléphoniques et autres messages électroniques que P.Rafanoharana  a eus avec ses coaccusés actuels, toujours à propos d’ Apollo 21, il prône simplement l’installation d’un Gouvernement insurrectionnel, c’est-à-dire la prise de pouvoir comme solution, mais aussi comme un objectif  extrême d’Apollo21. « Ce projet n’est que pure théorie, et ça relève uniquement d’un cercle de réflexion car accouché lors d’un moment d’exacerbation », se défend l’accusé.
Il maintient ne jamais chercher à intenter à la vie du Président de la République Andry Rajoelina. Or, dans l’un de ses courriels, il le traite ouvertement de tous les noms, s’il ne l’ajoute pas dans la liste des personnalités à écarter du pouvoir. Visiblement acculé par cette preuve tangible, Paul Rafanoharana bafouillait dans ses réponses : « Je veux parler plutôt de Patrick Rajoelina, récemment nommé mais jamais le chef de l’Etat », lâche-t-il.
Pire, il y était également évoqué l’objectif pour neutraliser trois hautes personnalités du pouvoir en place mais aussi d’une trentaine d’autres. Mais ce n’est pas tout, des noms d’officiers généraux ont été cités en vue de remplacer ceux en exercice, sinon en vue de la composition de ce Gouvernement insurrectionnel. Là, tous les grands chefs se trouvant à la tête des institutions en place sont concernés par ces remplacements découlant de cette tentative de coup d’Etat dans le cadre d’Apollo21. D’ailleurs, l’accusé affirme maintenir toutes ses déclarations, aussi bien devant les enquêteurs de la Police que la CCO du Tribunal d’Anosy.
Franck R.



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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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