Le Président de la République de Madagascar Andry Rajoelina a pris hier la parole, via visioconférence, lors du Sommet de la nutrition pour la croissance qui se déroule hier et ce jour à Tokyo dans la Capitale du Japon. L’occasion pour le Président malagasy, champion du combat contre la malnutrition en Afrique, de lancer un appel à ses homologues, aux leaders d’opinion, au secteur privé mondial, à se mobiliser en faveur de la forêt, de la préservation des littoraux et la vulgarisation des énergies renouvelables et des biocombustibles en alternance au bois de chauffe et au charbon de bois.
« La préservation de l’environnement et une gestion des ressources naturelles mondiales sont fondamentales si nous voulons endiguer durablement la précarité alimentaire », a en effet souligné le numéro un du pays lors de sa déclaration. Estimant que la problématique de la sécurité alimentaire est une urgence planétaire pour laquelle la mobilisation massive est requise, il appelle à l’union des forces « pour faire de la sécurité alimentaire une priorité de tous les leaders ».
Au cours de son intervention, le Président Rajoelina a également tenu à faire remarquer que « la lutte est encore longue et que les défis sont encore grands ». Toutefois, il dit que l’espoir qu’il place « dans ces actions menées et à mener, le sont encore plus ». Et lui d’espérer en effet que des stratégies d’actions opérationnelles, loin de la théorie, pourront être déployées rapidement. Le Chef de l’Etat malagasy dit que tout doit être mis en œuvre « pour des résultats tangibles mesurables quantifiables afin d’enrayer la malnutrition dans toutes ses formes ».
Pour Rajoelina, le Sommet qui se déroule au Japon doit rappeler que la malnutrition est une problématique mondiale et que l’insécurité alimentaire a été particulièrement aggravée par la Covid-19. Parlant de la Grande-île en particulier, le Chef de l’Etat souligne que Madagascar est un des pays les plus durement impactés par le phénomène de l’insécurité alimentaire.
Le Président malagasy rappelle que le dérèglement climatique a entraîné de graves épisodes de sécheresse, entrainant une diminution de la pluviométrie provoquant la réduction drastique des réserves en eau, et rendant pratiquement impossible toute activité de subsistance pour les familles, dans le Sud du pays. « En effet, le changement climatique aggrave le kere ou la famine qui affecte le Sud de Madagascar depuis plusieurs décennies », soutient le Chef de l’Etat, rajoutant que « mes compatriotes de cette partie de la Grande- île subissent le lourd tribut de la crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé ».
Face à la situation alarmante, des solutions plus adéquates doivent être trouvées, souligne Andry Rajoelina. A Madagascar, l’Etat malagasy mène depuis près de deux ans maintenant une lutte acharnée contre l’insécurité alimentaire. Pour gagner ce combat, il est essentiel de changer de paradigme et de mode d’action en développant des projets multisectoriels, aussi bien dans le domaine de l’agriculture, de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la protection sociale, souligne-t-il, en ne manquant pas de détailler tous les efforts menés par son Gouvernement pour venir en aide à la population du Sud.
Recueillis par L.A.