Publié dans Politique

Montée des eaux à Antananarivo - Les remblayages illicites pointés du doigt

Publié le mardi, 18 janvier 2022


Antananarivo est sous l’eau ! Un spectacle désolant se défile devant les regards impuissants des habitants de la Capitale depuis les fortes pluies tombées lundi. Entre autres raisons, les remblayages sont particulièrement pointés du doigt comme étant à l’origine de cette forte montée des eaux. Interdites depuis des mois voire des années, les activités de remblayage continuent pourtant de plus belle dans plusieurs parties de la Capitale. Le 24 janvier 2020, un arrêté municipal n°112 – CUA /CAB.20 signé par le maire de la Commune urbaine d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina a conforté cette interdiction. D’après ledit arrêté, la délivrance de l’autorisation de remblai et de déblai dans la circonscription de la CUA est suspendue. Pour sa part, le ministère de l’Aménagement du territoire a fixé avec l’APIPA, depuis l’année dernière, que la période de remblai se situe entre le 15 avril et le 30 novembre. Seules les personnes titulaires de permis de remblai obtenus conformément aux procédures sont autorisées à s’adonner à ces activités. Les opérations qui s’effectuent en dehors de cette période sont donc considérées comme illégales.
Pourtant, plus d’un constate que les remblayages n’ont jamais cessé. A titre d’exemple, du côté du By – pass où les camions de transport de remblai font le va-et-vient le jour comme la nuit sans aucune retenue. A se demander si des pratiques corruptives étaient derrière cette gabegie. Cela ne concerne pas uniquement la délivrance des autorisations de remblai mais également  des autorisations de construction au dessus des dalles et des canaux d’évacuation d’eau.
Responsabilités partagées
Les fortes pluies, survenues en début de semaine, ont été fortement éprouvantes pour la Capitale et ses riverains. En effet, plusieurs Fokontany se sont retrouvés sous l’eau. A cela s’ajoutent des pertes en vie humaine à cause des éboulements de terrain ou d’écroulements de maison : pas moins de 9 décès ont été recensés respectivement à Avaradrano, Ambohidempona, Manjakaray et Nanisana. Plusieurs familles qui habitent les bas – quartiers ont été confrontées à des crues d’eau dans leurs domiciles. Des issus dramatiques qui ont fait monter les critiques et les polémiques. D’un côté, certains attribuent la faute aux riverains qui jettent les ordures dans les canaux d’évacuation d’eau. D’autres rejettent les responsabilités sur les autorités qui ont failli à leurs missions.
Avec le recul, force est de constater que les conséquences désastreuses de ces fortes pluies sont dues à plusieurs facteurs. Certes, l’amoncellement des ordures dans plusieurs endroits de la Capitale y est pour quelque chose. Néanmoins, l’on ne peut pas déduire la responsabilité de ceux qui continuent de délivrer des permis de remblai et qui ouvrent la voie aux activités illicites. Face à cette situation, la population en appelle à la prise de responsabilités des autorités concernées. L’ouverture d’une enquête serait même le bienvenu afin de démasquer les responsables de ce laxisme fatal aux Tananariviens.
S.R.

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Editorial

  • Phénomène ténébreux
    Air du temps. Intoxication par-ci ! Empoisonnement par-là ? Ces derniers temps, pas une semaine ou pas un mois sans que l’on fasse état d’intoxication alimentaire sinon d’un acte supposé d’empoisonnement. Pour le premier ou le second cas, il y a toujours une ou des vies d’autrui en cause. Alors, les Malagasy auraient-ils sciemment dévié de la ligne de conduite morale, le « Soatoavina malagasy », une valeur immuable héritée de nos ancêtres, les Ntaolo, pour s’adonner librement aux pratiques obscures et alarmantes chères au Prince des ténèbres. Durant ce second semestre en cours, des vagues d’intoxications alimentaires d’une gravité inhabituelle secouent Madagasikara. Certaines d’entre elles auraient été l’œuvre voulue d’empoisonnement. De sinistres actes délibérément commis et dont les mobiles demeurent, pour la plupart des cas, flous. Dans la soirée du samedi 14 juin 2025, à Ambohimalaza, une fête d’anniversaire vire au drame. Le dimanche 15 au petit matin, des…

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