Publié dans Politique

Inondations des plaines d’Antananarivo - 53,2 milliards d’ariary investis en 2017-2020

Publié le mardi, 18 janvier 2022


Les pluies intermittentes, qui s’abattent sur plusieurs Régions des hautes terres ces trois derniers jours, causent de graves inondations dans les plaines d’Antananarivo, entre autres. Celles-ci sont censées être à l’abri de ces fléaux. En 2017, le Gouvernement appuyé par son homologue français, par le biais de l’Agence française de développement (AFD), a investi près de 53,2 milliards d’ariary dans la première phase des travaux du programme intégré d’assainissement d’Antananarivo (PIAA).
Grand est maintenant l’étonnement de voir les parties basses de la grande ville et son agglomération à la merci des eaux. Selon un document disponible en ligne, le marché portant le numéro 22706-AG/T/AFD/17 a été signé le 7 décembre 2017 pour un montant de 53.102.232.504,85 ariary TTC et pour une durée de 24 mois avec l’entreprise SOGEA SATOM, une entreprise spécialisée en « travaux de curage de canaux, de canalisation, de réhabilitation de station de pompage et d’ouvrage vanné » suivant les informations lues dans un autre document officiel.
Dix tranches de travaux
Cinq avenants ont eu lieu durant l’exécution du projet attribué par l’ancien ministère de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics (MATP) par le biais de l’Agence d'exécution des travaux d'intérêt public et d'assainissement (AGETIPA).
Le projet a compris deux sous-volets à savoir les travaux de première phase dits « travaux prioritaires » pour un montant de 12 millions d’euros initialement et ramené à 15 millions d’euros et la deuxième phase de travaux identifiés à partir des résultats des études diagnostiques pour un montant de 4 millions d’euros.
Le marché initial et ses cinq avenants se sont décomposés en dix tranches de travaux. Les réceptions provisoires de ces travaux ont eu lieu en février 2020 si la réception définitive devait être effective un an plus tard.
Les détails sur les réalisations réceptionnées sont fournis dans un document téléchargeable en ligne. Parmi les tâches accomplies, l’on identifie la pose de canalisation de refoulement, la réhabilitation des stations de pompage, le curage du canal Andriantany, la réhabilitation du bassin d’Anatihazo -Isotry, la réhabilitation des ouvrages hydrauliques (Ambodimita, Tanjondroa, Vahilava amont et aval, Ampanindrona, Anosy), le verrou hydraulique de la vallée de l'Est (Mandroseza), la réhabilitation de caniveau et dessableur de Tsarafaritra et d’Ampefiloha, la reprise de l'ovoïde d’Analakely et les travaux divers touchant le déversoir d’Anosy, le caniveau Ampefiloha…).
Pour quelques jours encore
A voir l’envergure du projet et des travaux réalisés, l’on est tentés de penser que les plaines d’Antananarivo et les 36 autres Communes périphériques devraient être à l’abri de la montée des eaux. Pourtant, les faits sont là pour dire le contraire. La crue continue de monter alors que les pluies seraient au rendez-vous pour quelques jours encore à considérer les prévisions météorologiques.
Les rédacteurs du rapport d’Analyse des impacts des travaux du PIAA-Première Phase (février 2020) mentionnent que les grandes infrastructures d’assainissement, d’irrigation et d’équilibre hydraulique de l’agglomération se trouvent dans les zones les plus basses de la ville qui font partie de la plaine d’Antananarivo notamment les bassins tampons (le marais Masay, le lac Anosy, les casiers d’Anosibe et d’Andavamamba…) et les canaux principaux de drainage (le canal d’Andriantany, le Canal C3).
Ils disent que les stations de pompage existantes ont un très faible débit (9m3/s) voire négligeable par rapport au débit d’eaux pluviales à évacuer. Les zones basses sont chaque année vulnérables à l’inondation. En revanche, les services d’assainissement sont insuffisants et n’arrivent pas à entretenir régulièrement les réseaux et canaux existants. De plus, les réseaux d’eaux pluviales et d’eaux usées sont vétustes, sous dimensionnés, en nombre insuffisant et mal entretenus.
Obstacles
Parallèlement, le taux de raccordement de la population à ces réseaux est de l’ordre de 20 %. Les habitants des zones à forte densité et installés dans les zones basses vivent ainsi dans des conditions insalubres, foyers de maladies infectieuses, hydriques et épidémiques, où règnent également l’insécurité.
Les mêmes rapporteurs reconnaissent que l’assainissement à Antananarivo est confronté à un certain nombre d’obstacles dont la forte croissance urbaine (2,6 millions d’habitants en 2013 contre 5 millions en 2030 avec un taux de croissance de 4%, un système hydrographique imbriqué dans la ville (des plaines entourées de cinq rivières qui se rejoignent dans l’Ikopa), des réseaux d’assainissement très dégradés et aucun traitement des eaux usées (environ 200 km sans aucun traitement), un cadre sectoriel défaillant pour l’investissement, l’entretien et la maintenance des réseaux, des inondations récurrentes et sévères, une conscience du risque inondation forte…
A souligner au passage que le système d’intervention d’urgence contre l’inondation à Antananarivo date de 1920. La dernière mise à jour des données météorologiques a été effectuée en 1970. C’est dans ce contexte que le PIAA a été élaboré et exécuté en vue d’améliorer la situation. Mais le résultat obtenu, à observer les complications entrainées par la présente crue, laisse à penser que l’argent public investi en 2017-2020 aurait été un coup d’épée dans l’eau.
M.R.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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