111 milliards d'ariary en attente de recouvrement d'après les décisions rendues par le Pôle anti-corruption, selon les chiffres rendus publics par le CSI, hier, au cours de la présentation de son rapport annuel. Pour rappel, la nomination du directeur général se fait par décret du Président de la République pris en Conseil des ministres parmi les trois candidats proposés par la majorité simple des membres du Comité ad hoc de recrutement, constitué à cet effet par le CSI. Au niveau du Comité ad hoc de recrutement, le processus de nomination est achevé. A l'issue des entretiens, trois noms ont été proposés au Président de la République pour nomination par décret en décembre 2021.
L'opérationnalisation de l'ARAI, qui complète le dispositif anticorruption en bout de chaîne, est urgente pour frapper les délinquants au portefeuille. Mais au-delà de cela, la nomination du DG est la preuve de l'opérationnalisation de l'ARAI attendue par les organismes internationaux tels que le Fonds monétaire international. Sahondra Rabenarivo indique par ailleurs qu'un budget a déjà été réservé à l'ARAI dans l'actuelle loi de finances 2022, mais qui donc reste inutilisé jusqu'ici. Sans la mise en place de l'ARAI à commencer par la nomination du DG, Madagascar pourrait glisser dans la liste grise du GAFI des pays peu conformes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. L'opérationnalisation de cet organe est d'autant plus urgente qu'une réunion cruciale se tiendra en septembre 2022, dernière chance pour Madagascar d'éviter
le déclassement, avec des conséquences dramatiques sur l'économie, précise le CSI. La notation inaugurale de B-/B avec une perspective positive attribuée à Madagascar par l'agence de notation Standard & Poor's ne servira à rien si trois mois après Madagascar tombe dans cette liste grise. Les cyclones et autres urgences peuvent expliquer la non-nomination du DG jusqu'ici. Le CSI évoque également les résistances ou l'insatisfaction de certains politiques par rapport aux noms remis, mais insiste sur la nécessité d'appliquer la loi. La non-nomination des responsables constitue
« une attaque contre le Système anticorruption », estime le CSI. Cet organe rattaché à la Présidence qui attend une nomination incessante du DG de l'ARAI au retour du Chef de l'Etat de son voyage à l'extérieur.
La Rédaction