Publié dans Politique

Tovonanahary Rabetsitonta - Plus technicien que politicien

Publié le lundi, 05 septembre 2022



Du haut de ses 73 printemps, Tovonanahary Rabetsitonta semble s’éloigner des rivages de la politique politicienne. Il est le président d’honneur et fondateur du Groupe de réflexion et d'action pour le développement de Madagascar Iloafo en 1991 – une sorte de think tank à ses débuts et dont le slogan fait miroiter un état d’esprit positif exprimé dans une formulation négative « Tsy lahatra akory ny fahantrana » (lire : La pauvreté n’est même pas une fatalité).
Par deux fois, l’ancien ministre s’est présenté aux présidentielles : en 1993 et en 1996. Il a aussi soutenu le candidat Marc Ravalomanana durant la crise postélectorale de 2002. Mais, ces dernières années, le statisticien chevronné, lors de ses apparitions médiatiques, tient des discours mettant en avant ses compétences en matière financière et économique.
L’ancien sénateur reste toutefois fidèle à son idéal économique. Il croit toujours au développement du pays si le secteur privé joue pleinement son rôle. C’est dans ce sens que l’homme à la tête du Groupe de la Société trading de l’océan Indien (STOI) – à ne pas confondre avec la Société minière de l’océan Indien (SMOI) que le père a créée en 2006 avec son fils Ony Rabetsitonta – s’engage durant la période 2022-2027 dans la production à grande échelle du riz hybride pour « la sécurité alimentaire et l’autosuffisance alimentaire et un développement économique inclusif ».
L’initiative, certes prometteuse et louable, a fait l’objet d’une convention-cadre signée vendredi dernier avec le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. A entendre les discours officiels, la tenue à Antananarivo en juin de la conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire aurait donné un coup d’accélérateur à la prise de décision.
Le projet vise près de 150 000 exploitants rizicoles répartis dans seize régions de l’île. Ceux-ci bénéficieront d’appuis pragmatiques afin d’atteindre l’objectif fixé : produire un rendement annuel supplémentaire de 500 000 à 600 000 tonnes de paddy pour les 28 millions d’âmes dont la consommation per capita est de 135 kg de riz par an contre une moyenne africaine de 10 fois moins.
Madagascar devrait produire 6 millions de tonnes de paddy par an contre 4,2 millions de tonnes actuellement. Les variétés de riz hybride à promouvoir sont passées par des expérimentations menées avec les scientifiques du Centre national de recherche appliquée au développement rural (Fofifa) et ceux d’Africa Rice. Le résultat obtenu était probant.
Lors de ses prises de parole à la cérémonie de signature, Rabetsitonta est resté dans une posture plus technicienne que politicienne. Sa vision que le Groupe STOI concrétisera s’articule autour du rapport des exploitants agricoles et le secteur privé, d’où l’insistance sur « le développement économique inclusif ».
A aucun moment, l’homme n’a cité même pas un seul passage aux consonances politiques politiciennes. Certes, la filière riz a toujours été un secteur stratégique à Madagascar où « le riz, c’est la vie », la raison à la base du début de la mise en valeur des périmètres coloniaux dans les grands bassins agricoles du pays à partir des années 1920.
Celui qui détient la clé du riz détiendrait le pouvoir à Madagascar. Si le Groupe STOI de Rabetsitonta de concert avec Yuan’s Madagascar et en partenariat avec le Gouvernement réussira son projet, la pauvreté ne sera nullement pas une fatalité.
M.R.

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Editorial

  • Consultation boudée
    La société civile, et les formations politiques, partenaires sociaux boudent l’appel pour consultation de la CENI. Dans la perspective d’une échéance électorale, il est d’usage pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de convier les partenaires sociaux à une consultation en vue d’échafauder ensemble ou d’améliorer les textes de la loi électorale. Un geste louable et encourageant de cette institution citoyenne d’impliquer les entités de la société civile et formations politiques dans la révision ou le recadrage des textes en vigueur. En effet, il faudra voir ensemble le pourtour des textes en jeu. S’il y a des améliorations à apporter, c’est le moment de le faire. Evidemment, l’objectif étant d’anticiper les solutions à d’éventuels litiges ou différends au moment ou après le scrutin. La CENI voulait prendre en amont les mesures nécessaires pour prévenir les problèmes. A Madagasikara, valable dans presque tous les pays d’Afrique, les élections restent toujours une…

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