Publié dans Politique

Ampanihy Andrefana - Des Chinois indélicats

Publié le mercredi, 14 septembre 2022

Persona non grata. Des Chinois présents dans le District d'Ampanihy Andrefana le sont aux yeux de la population locale. Ces étrangers investissent dans la culture d'algues sur le littoral au niveau du Fokontany d'Ambohibola dans la Commune rurale d'Androka. Des mécontents leur ont donné jusqu'au 4 octobre prochain pour quitter le lieu. Des responsables locaux sont en guerre entre eux à cause de ces investisseurs.

La société Maprosud s'installe depuis l'an passé en référence aux documents disponibles au ministère de la Pêche et de l'Economie bleue. Elle veut cultiver des algues marines. La procédure d'usage comprend beaucoup de détails dont la concrétisation relève des départements ministériels concernés. Les étapes prévues par la loi en vue de l'établissement de l'investisseur sont respectées.

Des consultations ont eu lieu. Selon le règlement en vigueur, un essai technique d'un an est accordé au projet. 

« Le début du processus ne date pas de mon temps. Comme sa finalisation a coïncidé avec ma venue, j'ai signé l'autorisation d'essai. Mais je vous assure que tout s'est passé dans la transparence », devait préciser le ministre de la Pêche et de l'Economie bleue, Mahatante Tsimanaoraty Paubert.

Suivant les informations sur le terrain, le mécontentement ne concerne pas l'alguoculture proprement dite. Elle se développe en mer et non sur la terre ferme. Le problème réside plutôt dans les agissements des Chinois qui emploient quand même une centaine de personnes. Ces étrangers ont détruit l'environnement. Ils ordonnent à leurs employés de couper des arbres à l'intérieur d'une aire protégée sous l'autorité de Madagascar National Parks.

Le fait est constaté à l'issue d'une mission de constatation dirigée par le représentant de l'Etat à Ampanihy Andrefana. Des bois illicites sont stockés à Ambohibola. Une plainte est déposée auprès du tribunal territorialement compétent. Le rapport se rapportant au cas considéré est remonté au Gouvernement.

Entre temps, l'idée d'expulser ces étrangers de la Commune a germé. Le Conseil communal a même pris délibéré dans ce sens. Non seulement les concernés ont mis en danger l'environnement mais ils ont aussi blessé des âmes en désacralisant des terrains tabous servant de sépultures. C'est un geste de trop pour les gens du Sud. Au fond, l'accès à la terre pour ce genre d'investissement relève de l'Aménagement du territoire.

A noter que cette société Maprosud n'est pas à son premier coup d'essai en termes d'irrégularités. Ses licences d'exploitation expirées au mois de décembre 2018, elle continuait toujours ses activités dans le premier trimestre de l'année suivante et ce malgré les injonctions du ministère de la Pêche de l'époque. Il a fallu que ce dernier tape sur la table  avant que cette société retrouve son esprit en arrêtant ses pêches illégales dans la Région du Sud-Ouest.

Le 25 août dernier, l'ambassadrice de Chine à Madagascar, Xiaomei Guo, a effectué une visite de courtoisie auprès du ministre de la Justice, François Rakotozafy. La rencontre a porté sur le renforcement de la coopération judiciaire entre les deux pays. Outre le rapprochement entre la Cour suprême de Madagascar et celle de son homologue chinoise, la protection judiciaire des investisseurs chinois au pays a été aussi évoquée.

L'organisation d'une grande réunion dans ce sens a fait son chemin depuis. Des ministres y seront conviés. Suivant le principe de relation mutuelle réciproque, les Chinois sont invités à se conformer aux lois en vigueur du pays hôte. Parfois, certains se livrent à des actions de nature à snober les règlements.

M.R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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