Le Président chinois a alors vanté la mise en place d'un partenariat de coopération global avec une confiance politique mutuelle croissante et des échanges et une coopération fructueuse dans divers domaines entre les deux pays ces dernières années. Pékin a déclaré attacher une grande importance au développement des relations sino-malagasy.
Le leader chinois se tient prêt à travailler avec l'actuel locataire d'Iavoloha pour promouvoir continuellement la coopération amicale entre leurs pays. Le Président malagasy, pour sa part, a reconnu l'approfondissement de la coopération amicale dans divers domaines, avec des résultats fructueux, depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays il y a demi-siècle.
Antananarivo, dans sa missive, a noté que le partenariat de coopération global avec Pékin est marqué par la sincérité, l'amitié, le respect mutuel, la confiance et le soutien réciproques. Madagascar, a indiqué le Président Rajoelina, est prêt à travailler avec la Chine pour bâtir une communauté de destin encore plus étroite.
Les relations sino-malagasy ont beaucoup évolué depuis l'établissement des liens diplomatiques le 6 novembre 1972. C'était une année qui porte en soi les traces des soubresauts nationaux et mondiaux. A Madagascar, l'année 1972 marque la fin du néocolonialisme et le début d'une ère nouvelle en termes de style de gouvernance politique.
Les années 1970 étaient aussi celles d'une autre phase de la Guerre froide entre l'ancien bloc capitaliste et son rival socialiste dont la Chine était un allié de taille en pleine expansion. Certes, la Grande île allait à l'époque naviguer vers les rivages de la politique tous azimuts et le non alignement. Malgré cette option, les Gouvernements chinois et malagasy ont signé en janvier 1974 l'Accord commercial, en juin 1995 l'Accord de coopération commerciale, économique et technique.
Il en est de même en novembre 2005 de l'Accord sur l'établissement d'une commission mixte de coopération économique et commerciale ainsi que l'Accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements. En 2017, la Chine et Madagascar ont établi un partenariat global de coopération en signant un mémorandum d'entente sur la promotion conjointe de l'initiative « La Route de la Soie ».
En août, l'ambassadrice de Chine à Madagascar, Xiaomei Guo, a effectué une visite de courtoisie auprès du ministre de la Justice, François Rakotozafy. La rencontre a porté sur le renforcement de la coopération judiciaire entre les deux pays. Celle-ci se focalise sur le lien entre la Cour suprême de Madagascar et celle de son homologue chinoise.
Selon les données historiques, les premiers flux de migrants chinois venus à Madagascar remontent aux années 1860. Une migration plus importante a eu lieu à partir du début du 20e siècle en pleine période coloniale. Ces souches confondues ont formé la minorité citadine à Antananarivo et sur la côte orientale de l'île.
L'enseigne du type « soupe chinoise » tenue par des Malagasy traduit la forte emprise de la culture chinoise dans certaines mœurs urbaines à Madagascar. Inscrite dans des réseaux multiples à toutes les échelles, la minorité citadine chinoise au pays devait, dès 1964, être considérée comme une tête de pont susceptible d'accueillir le flot d'immigrants que la Chine continentale s'apprêtait à déverser hors de ses frontières.
En effet, des nouveaux Chinois ont commencé à affluer dans les années 1990. A l'opposé des Chinois établis de longue date, les nouveaux venus sont considérés comme des « rustres, des paysans non dotés des modalités d'intégration citadine ». Certains d'entre eux font souvent parler d'eux à l'instar d'une autre minorité d'origine indo-pakistanaise dont les agissements ouvrent un autre chapitre sur le cloisonnement social et les crispations identitaires au sein des sociétés tananariviennes notamment.
M.R.