Publié dans Politique

Immobilier - Les hausses de loyer intenables pour la classe moyenne

Publié le dimanche, 08 janvier 2023

« Cela fait trois mois qu’il nous a donné un préavis sur le fait qu’il était dans l’obligation de revoir notre loyer à la hausse à hauteur de 25% en se référant à la hausse du coût de la vie. Cela fait 5 ans que nous louons ce petit appartement et chaque début d’année, c’est toujours le même scénario », déplore un père de famille habitant du côté d’Andrefan’ Ambohijanahary. Ce dernier qui se voit contraint de prévoir, mensuellement, 60 000 ariary de plus pour que sa famille puisse s’abriter sous un toit décent.

« On ne peut que se soumettre à ces conditions à moins de déménager pour un loyer moins coûteux. Cependant, avec les frais de déménagement et les autres changements d’habitude, cela reviendrait au même sur le plan financier au final. Sans compter les difficultés de déplacement et la recherche d’école pour les enfants », rajoute-t-il avec dépit. Dans la Capitale, c’est presque devenu monnaie courante que d’augmenter les loyers à chaque début d’année, ce père de famille n’est donc pas le seul à subir ce genre de situation. La valse des camions de déménagement ou autre charrette à bras transportant du mobilier semble s’accentuer ces derniers temps dans les rues d’Antananarivo et sa périphérie. La hausse des loyers pèse lourdement sur le budget des ménages, en particulier les plus jeunes d’entre eux. Elle réduit leur pouvoir d’achat alors que les salaires n’augmentent guère. Ce phénomène est connu. L’argent des loyers n’est pas perdu pour tout le monde. C’est un revenu pour les propriétaires bailleurs. Les frais d’entretien de la maison ou de l’appartement, ainsi que les impôts à payer sont les premiers motifs avancés pour justifier cette hausse qui est de l’ordre de 10 à 15%, selon le propriétaire. Cette évolution résulte en partie de l’amélioration du confort des habitations. Il est normal de louer plus cher un bien de meilleure qualité. 

Contraintes

Les logements neufs répondent à des normes plus strictes et une partie des anciens est rénovée. Mais cela n’explique pas tout. « L’amélioration de la qualité des logements telle qu’on peut la mesurer ne semble donc pas jouer un grand rôle dans la hausse des loyers des ménages à bas revenus », explique un propriétaire qui, pour préserver le pouvoir d’achat de ses locataires, a dû piocher dans ses économies pour les travaux de rénovation en laissant le prix du loyer intact. La hausse des loyers touche les familles à revenus moyens vivant dans les grandes villes et se trouvent noyées dans l’évolution globale des prix. Elle a pour conséquence une forte baisse du niveau de vie réel des locataires une fois le coût du logement déduit et ou la nécessité de vivre dans des espaces contraints des petites surfaces ou en colocation. En effet, le logement constitue aujourd’hui le principal poste de consommation des ménages qui consacrent plus du quart de leurs ressources aux dépenses liées à l’habitation. Mais d’un autre côté, la problématique des logements est liée à la migration, l’insécurité foncière, la pauvreté, l’insuffisance d’infrastructures d’accueil et d’assainissement dans la Capitale et sa périphérie. D’ailleurs, dans les bas quartiers, la donne est tout autre. « Nous ne pouvons faire mieux, c’est notre vie quotidienne de côtoyer les inondations, la pauvreté, l’insalubrité, l’insécurité », déplore une mère de famille habitant du côté du pont de Bekiraro- Isotry. Cette mère de famille de cinq enfants est obligée de louer parmi des maisons de fortune dans le quartier, insalubres, sans eau ni électricité, ni système d’évacuation convenable. 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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