Publié dans Politique

Présidentielle 2023 - « Je ne serai pas candidat », déclare le Premier ministre Ntsay Christian

Publié le vendredi, 20 janvier 2023


Le grand saut de Mahazoarivo à Iavoloha, Ntsay Christian ne le fera pas. Contrairement à ses prédécesseurs, Mahafaly Solonandrasana Olivier ou Jean Ravelonarivo, qui se sont présentés contre leur ancien patron, Hery Rajaonarimampianina a la présidentielle de 2018, ou encore Camille Vital, Monja Roindefo, Premiers ministres de Rajoelina durant la Transition et concurrents du candidat soutenu par ce dernier, l’actuel Premier ministre ne s’alignera pas sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2023.
«  Je ne serai pas candidat » a répondu clairement l’actuel chef du Gouvernement à une question qui lui a été posée autour de cette éventualité. Et ce, hier soir durant l’émission « Ady Hevitra » spéciale, diffusée sur les stations publiques, tournée au Palais de Mahazoarivo. C’est l’une des premières fois que le Premier ministre s’exprime à la télévision en dehors de celles qui ont eu lieu durant la période de la crise sanitaire de Covid-19. L’occasion pour le Premier ministre d’être interrogé sur toutes les questions qui pourraient le toucher.
A la question de sa candidature à l’élection présidentielle, Christian Ntsay a ainsi tenu à réaffirmer l’excellence de ses relations avec celui qui l’a nommé, au grand dam de ses détracteurs.  Le locataire de Mahazoarivo rajoute que la traîtrise ne fait pas partie de son éducation et dit se focaliser sur son travail pour le pays sous la direction du Président de la République. 
Présidentielle cette année
A travers son explication de sa non-participation à cette course à la magistrature suprême, il affiche entre les lignes son soutien à une candidature d’Andry Rajoelina à ce scrutin. Dans ses propos, il loue les qualités de visionnaire, le patriotisme ou encore, le leadership et la droiture de son supérieur, et dit que « le pays a besoin de personnes qui aiment leur patrie, de volontaire, qui ne cherchent pas la gloire, qui ne sont pas égoïstes mais qui travaillent et qui font des sacrifices pour le pays ». Des qualités pour lesquelles il respecte le Président et pour lesquelles les Malgaches devraient « l’aider, afin d’avancer encore plus sur le chemin du développement ».
Cette présidentielle justement aura lieu cette année, assure le Premier ministre. Le Gouvernement, dit-il, n’a aucune volonté de prolonger son mandat, assurant que le Président de la République a cette même volonté et cette même culture démocratique. Une manière pour lui de répondre aux informations déversées en masse par l’Opposition dans la presse et les réseaux sociaux. Lorsqu’une proposition de date sera trouvée par la CENI, le Gouvernement est prêt à l’entériner et avancer vers l’élection, dit-il. Et lui de balayer d’un revers de la main tout problème avec le budget électoral. La loi de finances initiale prévoit un budget pour les élections qui sera rehaussé si besoin est, indique le PM. 
Déstabilisation
Le Premier ministre a également choisi ce passage à la télévision nationale pour parler de la motion de censure signée par 105 députés, mais avortée à la dernière minute à l’Assemblée nationale en fin d’année dernière. Une tentative qui renferme «  une forme de déstabilisation », selon ses propos, avançant comme argument la requête déposée par le Haut Conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit auprès de la Haute Cour constitutionnelle. Une tentative qui viserait, par ailleurs, selon lui, le Président de la République, car visant l’entièreté du Gouvernement et non seulement le Premier ministre. Une velléité qu’il condamne, appelant à respecter l’alternance démocratique.
Sans affirmer qu’il reste légitime ou non à rester Premier ministre malgré l’échec de cette motion de censure, Christian Ntsay réplique que les députés ont d’eux-mêmes rectifié la mire puisque 107 députés ont affirmé ne pas vouloir une suite à cette motion. Il dit que ce n’est pas ce dont le pays a besoin mais d’apaisement. En tout cas à l’heure actuelle, le Gouvernement et ses membres continuent donc de travailler.
80% de la PGE
Parlant d’ailleurs du travail du Gouvernement, le Premier ministre a dressé un bref bilan de son passage à Mahazoarivo. Il dit que l’Exécutif a travaillé pour affirmer la présence de l’État. Et ce, par la mise en place d’infrastructures administratives de proximité, dont la construction de 13 Hôpitaux manarapenitra et celles en cours de 16 hôpitaux. De 800 écoles, de huit tribunaux de première instance dont certaines  sont en cours de construction ainsi que de plusieurs maisons de détention. Des réformes ont également été entreprises dans divers domaines dont le foncier ayant permis la délivrance de 800.000 titres, la lutte contre l’insécurité, la réforme au sein de l’armée, la création d’une 23e Région. « 80% des projets inscrits dans la Politique générale de l’Etat ont été réalisés ou sont en cours de l’être », assure Christian Ntsay et ce malgré un contexte socio-économique compliqué.
Touchant par ailleurs mot des rumeurs autour d’un remaniement ou d’une retouche du Gouvernement, le Premier ministre ne dément pas mais affirme que la décision appartient au Président de la République. Affirmant accepter toute organisation jugée nécessaire, il dit notamment être prêt à accepter un éventuel limogeage si cela est jugé utile. Il insiste par ailleurs sur la nécessité de nommer un nouveau ministre des Affaires étrangères, la place étant vacante depuis le remerciement du précédent titulaire du poste.  Rappelant que la dernière retouche du Gouvernement date de plus de 17 mois .
Lalaina A.





Fil infos

  • COSAFA U17 - La FMF ridiculise le pays!
  • Mananjary - L’Opposition joue avec la détresse des sinistrés
  • Caravane médicale - Plus de 275000 bénéficiaires en cinq ans
  • Actu-brèves
  • Porte-parole du Gouvernement - Pas de troisième mandat à l’ordre du jour actuel du Président
  • Propagation de fausses nouvelles - Un acte de kidnapping à Saririaky, la rumeur d'une répression démentie
  • Loi sur la castration - Les violeurs d’enfants subiront la sanction la plus sévère, réitère le Chef de l’Etat
  • Actu-brèves
  • Délestages intempestifs à Antananarivo - Les centrales solaires d’Ampangabe et Ambatomirahavavy bientôt opérationnelles
  • Dépenses publiques - De l’université au Mondial de pétanque, l’Etat mise sur l’éducation et le sport
Pub droite 1

Editorial

  • Triple ni !
    Madagasikara boycotte le vote des Nations unies sur le règlement à long terme, sur la base de la proposition de la France et l’Arabie Saoudite, du conflit au Proche-Orient entre Israël et la Palestine. La proposition initiée conjointement par la France et l’Arabie Saoudite consiste essentiellement à créer deux Etats, Israélien et Palestinien, sans le Hamas. Selon, Emmanuel Macron, Chef d’Etat français, l’existence de deux Etats sans le Hamas, indépendants et souverains, créera une dynamique conduisant ipso facto vers la paix dans la région. Le texte a été adopté par 142 voix pour dont la plupart des pays européens, certains pays africains, par 10 contre dont entre autres les Etats-Unis, Israël et 12 abstentions. La Grande île brillait par son absence au vote ! L’Etat malagasy affiche, pour la nième fois, sa neutralité absolue, ni pour, ni contre, ni abstention !

A bout portant

AutoDiff