En attendant, les spéculations vont bon train sur l’ampleur du remaniement. Qui est sur la sellette ? Christian Ntsay devrait être maintenu à la tête du Gouvernement. Le changement annoncé toucherait plusieurs départements ministériels. Deux portefeuilles seront touchés en priorité. Evidemment, le premier concerné est celui du ministère des Affaires étrangères. Le portefeuille est laissé sans titulaire depuis le limogeage de Richard Randriamandranto en fin d’année dernière. L’intérim est confié au Général de corps d’armée, Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale.
L’actuel ministre des Transports et de la Météorologie, Roland Ranjatoelina devrait également plier bagage. Mais pour de bonnes raisons. Il s’envolera pour Dakar dans quelques semaines pour y prendre son poste de président du Conseil d’administration de l’Agence pour la Sécurité aérienne en Afrique et à Madagascar. Les statuts de cette agence continentale requièrent la démission de son poste de ministre.
Une dizaine de départements ministériels seraient concernés, selon toujours nos sources. Aucune précision n’a été toutefois apportée. En tout cas, ce remaniement est également une priorité parce qu’il permettra à l’Exécutif de s’aligner sur la nouvelle ligne directrice tracée par le Président de la République qui ordonne de mettre les bouchées doubles sur le « social de la population ». Il s’agirait également de se donner un nouveau souffle politique à l’Exécutif.
Ce remaniement est des plus stratégiques cette année, car ce que l’on peut voir dans la boule de cristal pour les Malgaches en fin d’année, c’est l’élection présidentielle programmée pour le 9 novembre selon la proposition faite par la Commission électorale nationale indépendante. La retouche du Gouvernement est cruciale dans l’éventualité d’une candidature pour un second mandat du locataire d’Iavoloha.
Les critères de technicité et de performance rentreront toujours en ligne de compte. Cependant, les ministres pourraient également être jugés sur leur engagement politique et leur poids dans l’échiquier. Dans la mise en place de ce Gouvernement, le Président et le Premier ministre pourraient par ailleurs également s’ouvrir à des alliances afin de consolider la coalition « Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina ». Toutes ces raisons rendent ainsi difficile tout pronostic sur la composition du nouveau Gouvernement. Il n’est pas exclu que certains ministres qui font partie de la poignée d’indéboulonnables depuis le début du régime Rajoelina quittent le Gouvernement.
Lalaina A.