Le bilan est lourd. Au moins une quarantaine de pièces de ces locaux et plusieurs documents sont partis en fumée. Les embrasements se sont vite propagés à cause de la condition météorologique de cette nuit-là où le vent a beaucoup soufflé. A l'époque, l'ancienne ministre de tutelle de l'ONE, Baomiavotse Vahinala Raharinirina, a décidé d'intenter une plainte contre X car elle a soupçonné un acte criminel.
Dès le lendemain même du drame, les Forces de l'ordre ont déjà ouvert une enquête sur cette affaire. Cela a commencé par l'audition du gardien des lieux et de quelques agents de cet établissement. Par la suite, des directeurs et autres cadres de l'ONE ont été également soumis à ce genre d'interrogatoire sans qu'on n'ait plus obtenu aucune suite, ou du moins connaître l'issue, depuis.
Mais 13 jours après l'ouverture d'une enquête policière, aucun résultat des expertises se rapportant aux causes et circonstances du sinistre n'a été toujours avancé. Sur fond de suspicion d'acte criminel, le ministère de l'Environnement et du Développement durable (MEDD) a déposé une plainte contre X auprès de la Brigade criminelle.
Une source auprès dudit ministère a précisé récemment que l'enquête avance dans le bon sens. « Nous sommes actuellement en pleine investigation, notamment la convocation de toutes personnes liées de près ou de loin à ce drame et qui pourraient détenir des informations déterminantes. Les auditions portent ainsi sur plusieurs individus. Il nous est impossible de déterminer sur l'heure la durée de l'enquête », a déclaré à l'époque feu commissaire Alexandre Ranaivoson, alors premier responsable auprès du Service de l'information, de la communication et des relations avec les institutions (SICRI) de la Police.
Mais où veut-on en venir ? Deux années s'étaient déjà écoulées, mais la situation n'a guère changé. Sur place, la ruine du bâtiment de l'ONE trône toujours à l'endroit, sans qu'on n'en trouve même pas l'ébauche d'un chantier en vue de sa restauration qui tarde à venir.
C'est là que le bât blesse.
Les restes squelettiques de la construction en question constituent simplement une plaie béante sinon honteuse, et offre une image discordante dans un quartier administratif que touristique qu'est Antaninarenina.
A preuve, un palais d'Etat se trouve à quelques pas mais rien n'a été toujours fait pour restaurer rapidement le vieil édifice. D'aucuns ne peuvent s'interroger si l'on doit attendre que l'enquête soit ficelée pour qu'on démarre finalement le chantier sur le bâtiment de l'ONE. Sans doute, le moment est venu pour que les différents responsables concernés fassent bouger les choses.
Car il ne devrait avoir aucune raison pour qu'on n'entame pas les travaux de réhabilitation alors que le bâtiment de la poste, très touché aussi, du moins partiellement, fait plus que jamais peau neuve, et ce, après un effort très soutenu du ministère concerné et de ses partenaires, et leur ferme volonté à lui redonner du lustre, depuis.
Et il ne faut surtout pas oublier que cette maison traditionnelle, qui abritait l'Office national de l'environnement est un patrimoine national. Construit au début du XXe siècle, il avait accueilli le central télégraphique et téléphonique de l'époque, puis a été le studio de la radio nationale et hall d'informations avant d'être ce haut-lieu de l'environnement à Madagascar. Enfin, il faut faire et agir vite car on ne peut pas laisser la situation pourrir de cette sorte.
Franck R