Publié dans Politique

Administration - Le CSI dénonce les « ennemis » de la lutte anti – corruption

Publié le vendredi, 21 avril 2023

« La lutte contre la corruption compte de nombreux ennemis. Actuellement, ils sont en train de prendre légèrement le dessus, entravant la lutte ». Les propos sont ceux de Sahondra Rabenarivo. La présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) résume ainsi le contenu du rapport annuel de ce Comité, présenté jeudi en son siège à Antaninarenina. 

La lenteur de la mise en œuvre de la loi est ici indiquée comme étant aujourd’hui le principal ennemi de la lutte contre la corruption. A titre d’exemple, pour ce qui est des dispositions prévues par les lois, le numéro un du CSI rappelle que l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI), l’une des cinq entités prévues par la loi 2006-020 avec le CSI, le BIANCO, le SAMIFIN et le PAC, n’est pleinement opérationnelle que depuis peu. Le PAC de Fianarantsoa n’est toujours pas opérationnel jusqu’ici. 

« L’installation de toutes les entités aurait dû être bouclée en 2019 si cela ne tenait qu’à moi », souligne à ce propos Sahondra Rabenarivo. La ratification et la promulgation de certains textes, la publication de certains décrets, les processus de recrutement, qui prennent du temps, sont expliqués comment étant les raisons de l’allongement du délai avant l’application des lois. L’ARAI, par exemple, a tardé à voir le jour à cause de blocages au sein du Parlement. Il a fallu une ordonnance prise par le Président de la République pour débloquer la situation. Pour le PAC, c’est le recrutement des magistrats qui freine l’avancée vers son opérationnalisation.

De puissants ennemis

La présidente du CSI pointe, par ailleurs, aussi du doigt le manque d’implication ou de volonté de certains qui contribuent à ralentir l’application des lois. La nouvelle année blanche au niveau de la Haute Cour de justice, en raison de la non-adoption d’une mise en accusation par l’Assemblée nationale, est ici citée en exemple. La lutte contre la corruption est l’affaire de tous, rappelle pourtant Sahondra Rabenarivo. 

Parlant des dispositions réglementaires, la boss du CSI cite notamment à titre d’illustration un décret relatif au Comité national de coordination de lutte contre le blanchiment de capitaux, adopté récemment mais tardivement. La présidente du CSI lance à cet égard un appel pour prendre les décrets y afférents et éviter à Madagascar de se retrouver dans la liste grise en matière de blanchiment d’argent. La lenteur voire la non-adoption de ces textes est, selon le CSI, de nature à remettre en cause la volonté politique des dirigeants à respecter tous les engagements de Madagascar dans la lutte contre la corruption. 

« Il n’y a pas de miracle », insiste Sahondra Rabenarivo. « La lutte contre la corruption est un travail continu et progressif », dit-elle. L’adoption d’une loi ne constitue généralement que le premier palier. Derrière, il y en a plusieurs qui restent à accomplir. Parlant de l’ARAI, citée plus haut, la présidente du CSI estime que des textes complémentaires doivent être pris pour la rendre pleinement efficiente, notamment pour ce qui est de la gestion dynamique non effective des déclarations de patrimoine.

 Un texte sur la standardisation des autorisations de poursuite, en particulier l’instauration d’un délai de délivrance, a également été avancé pour compléter les dispositions légales et réglementaires déjà existantes. De même, l’adoption d’un texte sur la politique interne de lutte contre la corruption, propre à chaque ministre ou collectivités territoriales est recommandée. « Les ennemis de la lutte contre la corruption sont puissants », insiste-t-elle. Il faut, selon Sahondra Rabenarivo, une masse critique pour parvenir à lutter rapidement contre ce fléau et parvenir à des résultats plus probants. 

 

Recueillis par L.A

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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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