Publié dans Politique

Précampagne électorale - Publication d'un sondage !

Publié le mardi, 25 avril 2023
Précampagne électorale - Publication d'un sondage ! Crédit photo : Internet


Tsikarok’alika (nage libre), gana mandro ka samy manao izay saim-pantany (cannes prenant leur bain : chacun fait ce qui lui convient)… Les expressions malagasy qui rendent compte que la seule règle du jeu valable à propos d’une circonstance de l’absence de règle sont nombreuses. Free style, dit la jeunesse branchée.
La précampagne électorale à Madagascar se déroule de la sorte. La loi du pays est muette à son sujet. Les politiciens désirant participer aux prochaines courses s’inventent ainsi à leur convenance des artifices pour tenter d’attirer ou influencer l’opinion du citoyen. Le contexte est en effet propice à la production de « fait divers qui fait diversion ».
La circulation sur les réseaux sociaux du résultat d’un sondage sur l’intention de vote des six provinces de l’île à huit mois du premier tour du scrutin présidentiel suivant le calendrier proposé par l’agence électorale (CENI) retient l’attention entre autres diableries politiques. Le résultat est présenté sous forme de géographie électorale. Trois politiciens jugés « favoris » y sont alignés.
A la lumière du résultat du soi-disant sondage d’opinion, l’un d’entre eux surclasse de loin les deux autres concurrents. Le sondage attribue même au « meilleur candidat » la victoire au premier tour. Le vainqueur est réputé pour ses suspectes liaisons avec des hommes d’affaires russes telles que commentées par la presse occidentale.
La méthode de propagande communiste, reconnue aux pays de l’ancien bloc socialiste sous l’influence russe, se laisse lire facilement derrière la donnée iconographique. Tous les coups sont permis à l’ère des technologies dont l’avancée et la manipulation, l’apanage d’une minorité de techniciens courtisés et bien traités, légitiment davantage la softpower des outils de propagande.
L’on parle de socioconstructivisme en politique ou reconstruction idéologique à l’ère des technologies. Même les Etats-Unis, l’antre de la démocratie occidentale, se rendent vulnérables aux effets de l’ingérence étrangère en période électorale. La controversée victoire de l’ex- leader Donald Trump le confirme. Les démocraties fragiles comme celles en Afrique, y compris Madagascar, ne sont jamais à l’abri des attaques sur fond de violence symbolique.
Jusqu’à preuve du contraire, le sondage bidon et encore moins son résultat n’ont rien de scientifique du tout, même s’ils auraient bien pu être l’œuvre de fins mathématiciens-statisticiens sans éthique. Certes, la présence d’experts en la matière dans les équipes des candidats est une pratique familière. Tout calcul politique n’est jamais exempté de calcul mathématique.
Au plan de la recherche, le résultat du sondage que l’on fait propager en ligne est dépourvu de preuve et de validité scientifiques. La base d’échantillonnage, la période ainsi que les sites d’enquête et la méthodologie utilisée sont non déterminés. Sans ces paramètres élémentaires, une recherche n’est qu’une pure fiction et son résultat ne peut avoir ni utilité ni pertinence sociale que de la manipulation d’idée.
L’intention derrière la publication du résultat du sondage fictif est évidente : influencer les électeurs au profit d’un seul candidat. Cette méthode a un nom : la subversion numérique. Mais ce type de subversion pourrait se transformer en actes de violence généralisée si sa tactique électorialiste venait à être remise en cause pour diverses raisons. Les auteurs du sondage y préparent déjà l’opinion générale. C’est cela la violence symbolique évoquée plus haut.
« Certains politiciens ne font que profiter de la pauvreté des gens. Quand on examine de plus près, la raison pour laquelle ils font de la politique est d’obtenir rapidement de l’argent et de la richesse, des postes bien rémunérés et de l’honneur », cite au passage le message de l’assemblée générale de la commission épiscopale Justice et Paix du 18 au 21 avril dernier.
M.R.

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Fernand Cello - Poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat
  • Sommet extraordinaire de la SADC - Le Président Rajoelina à Harare ce jour
  • Actu-brèves
  • Expulsion de migrants des Etats-Unis - Des Malgaches concernés ...
  • Exécution budgétaire 2025 - Tous sur la même longueur d’onde
  • Energie - Rajoelina plaide en faveur d’une révolution salutaire pour l’Afrique
  • Actu-brèves
  • Commission de l’UA - Le Président Rajoelina en campagne pour Randriamandrato en Tanzanie
  • Port-Louis, Maurice - Un rendez-vous important de deux jours

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vive Dar es Salaam !
    La ville portuaire sur la côte est de Tanzanie, Dar-es-Salaam, a abrité le Sommet de tous les espoirs. Madagasikara participa activement à la Rencontre. Tanzanie, le pays de Julius Nyerere, née de la fusion de Tanganyika et de Zanzibar en 1964, donnant face à l’océan Indien est un pays de l’Afrique de l’Est. D’une superficie, presque le double de la Grande île, de 950.000 km2 de même d’une population de 67 578 209, plus de deux fois celle de Madagasikara, la Tanzanie est un grand pays de l’Afrique de l’Est. Il partage la Sous-région avec la Grande île. Les 27 et 28 janvier 2025 s’est tenue à Dar-es-Salaam l’assise de l’ « Africa Energy Summit ». Il s’agit d’une action globale entrant dans le cadre de la « Mission 300 » dont l’ambition principale consiste à réussir « l’accès universel des 300 millions africains à l’énergie d’ici l’an 2030 ».…

A bout portant

AutoDiff