Publié dans Politique

Mauvais état des routes - Les récoltes du Vakinankaratra en péril

Publié le mardi, 25 avril 2023


Des milliers de tonnes de pomme de terre avariée s’entassent à Manandona, faute de collecte. Pareillement du côté de la localité de Tsarahonenana- Sahanivotry où la production en abondance des fruits et légumes tels que les pommes et l’ail peinent à trouver preneurs et pourrissent sur place. Le contexte de l’état des infrastructures routières dans la Région du Vakinankaratra, surtout au niveau de la localité d’Antsirabe II, chamboule toute la chaîne de valeur de la filière agricole dans cette Région. Les producteurs subissent de plein fouet les impacts de la situation. « Les périodes de récolte pour cette année touchent presque à leurs fins. Pour le moment, peu de collecteurs daignent descendre dans notre Région à cause de l’état des routes. On ne sait plus quoi faire des récoltes. Sans parler des pertes considérables que nous enregistrons tant pour le stockage que pour les frais divers » s’attriste Stanislas Rakotonindriana, producteur. Une façon pour cet agriculteur de la Région du Vakinankaratra d’alerter les autorités compétentes quant à la situation à risque des acteurs de cette filière dans le contexte actuel. « Rares sont les collecteurs qui arrivent jusque chez nous à cause de l’état de délabrement avancé de nos chemins de campagne et même d’une partie des routes nationales. Ceux qui viennent imposent des prix d’achat dérisoires. Des prix qui sont loin de nous convenir dans la mesure où ils correspondent à peine aux deux tiers de nos investissements dans la production » explique Rolland Claude, paysan producteur dans la localité de Sahanivotry, Antsirabe II. Selon lui, ces collecteurs proposent un prix d’achat de trois cent cinquante ariary par kilogramme de pomme de terre alors qu’en temps normal ce prix est fixé à environ cinq cents ariary pour que les producteurs puissent rentrer dans leur frais.
Tendance spéculative
Ce prix de trois cents ariary correspond au produit de premier choix que les consommateurs finaux d’Analamanga achètent à près de cinq fois le prix de départ. Les producteurs qui proposent aussi des produits de second et troisième choix sont ainsi obligés de vendre ces derniers à des prix infimes de moins de deux cents ariary le kilo. « Pour ma part, j’investis un peu plus de trois cent mille ariary en semences, engrais chimique et produits de traitement, sans compter la main d’œuvre. À raison de mille cinq cents ariary le kilo de la semence. Avec le prix d’achat qu’on nous impose en ce moment, la totalité de ma production revient à seulement un peu moins de deux cent mille ariary alors qu’en temps normal cela me rapporte environ cinq cent mille ariary pour la récolte », rajoute Stanislas Rakotonindriana. Plus de vingt tonnes de pomme de terre par jour sont récoltées à Manandona présentement. Des produits frais qui ne peuvent attendre longtemps avant d’être commercialisés. Des producteurs d’Antanifotsy, Antsirabe I et II, Betafo et Faratsiho sont aussi dans le même contexte. Pour rappel, la production nationale de la pomme de terre est principalement concentrée dans la seule Région de Vakinankaratra (90 à 95 % de la production nationale). Le rendement moyen de la Région est d’environ six tonnes à l’hectare mais ce rendement varie en fonction de la saison de culture et de la fertilisation. Les débouchés sont généralement Antananarivo dans les grands marchés de la ville, Toamasina, la Région du sud du pays, les marchés de ville d’Antsirabe où les consommateurs et collecteurs achètent directement le produit. Les consommateurs de la Capitale, eux, subissent de plein fouet cette tendance à la spéculation infligée par les opportunistes.
La rédaction

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Editorial

  • Et après ?
    Après avoir réussi avec éclat particulier le pari d’accueillir la visite d’Etat d’un Chef d’Etat qui n’est pas des moindres et d’avoir pu organiser solennellement et presque en simultané sur le territoire national le rendez-vous au sommet des cinq îles de l’océan Indien, les observateurs s’interrogent « et après, c’est quoi ? » Une légitime question dans la mesure où le vrai travail ne fait que commencer. C’est beau d’avoir eu l’honneur de recevoir chez soi des invités de marque ou de prestige mais c’est mieux de pouvoir le transformer en réussite durable. Il s’agit effectivement de deux « rendez-vous » d’une portée exceptionnelle et d’une opportunité rare qu’il faudra parvenir à viabiliser.

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