Publié dans Politique

Lynchage barbare - Un commanditaire et des chefs Fokontany parmi les suspects

Publié le lundi, 05 juin 2023

Une semaine après le lynchâge barbare ayant entrainé la mort des 3 occupants d'un 4x4 un samedi du mois de mai, à Lalazana, Commune rurale de Soahindrana, District de Vohibato à Fianarantsoa, le déferrement des personnes impliquées, 108 au total, s'est déroulé au Parquet du tribunal de première instance de Fianarantsoa, hier. Selon une source de la Gendarmerie sur place, la procédure aurait dû se poursuivre jusque tôt hier matin, eu égard au nombre des suspects à auditionner. Seul fait nouveau, trois autres suspects ont été récemment arrêtés, faisant culminer à 108, et non plus 105 comme lors de la première vague d'arrestations. Et si les suspects sont généralement composés de villageois, les nouveaux venus sont d'une autre catégorie de suspects. L'un est l'individu taxé d'avoir dépêché les victimes à chercher des minerais dans la région, c'est-à-dire un opérateur tandis que deux restants seraient des chefs Fokontany locaux.

En attendant donc la décision du Parquet, il existe deux versions, du moins officieuses, pour tenter de donner une explication sur le compte des trois occupants lynchés à mort du 4x4 qui les a transportés jusque dans cette localité. Car si l'une des versions a avancé la recherche de minerai comme principal but de la venue des victimes à l'endroit, une autre a argué qu'elles auraient été dépêchées sur place pour y chercher du mercure.

Car selon une source proche des victimes, on aurait fait tomber simplement ces dernières dans cette embuscade meurtrière après qu'on leur a extorquées, selon toujours cette version officieuse. Car en fait de mercure, ça n'a jamais existé à l'endroit. « L'individu qui a recommandé à nos proches pour qu'ils se débrouillaient pour trouver ces minerais indispensables au rite d'exploration du mercure était un sale menteur. Car une fois que le premier a empoché l'argent de nos défunts proches, la rumeur comme quoi les trois malheureux seraient des trafiquants d'êtres humains, s'était rapidement propagé dans les villages. D'où cette mobilisation de masse des habitants pour faire la peau à nos proches alors complètement à la merci de ces membres du Fokonolona déchaînés », aurait expliqué cette source proche des familles des trois hommes lynchés à mort. Mais ces derniers n'étaient pas venus seuls à Lalazana dans ce 4x4. Des guides les auraient accompagnés. Mais ces derniers ont eu la vie sauve pour le simple fait qu'ils auraient décidé de fuir à temps, et avant que la meute de justiciers ne déboulaient près du 4x4 pour assassiner ses trois occupants de manière la plus barbare.

Comme nous l'avions déjà rapporté dans l'une de nos précédentes publications, la balle est donc désormais dans le camp du Parquet pour décider du sort des 108 suspects dans l'affaire. Ils sont issus de trois Fokontany de cette région. Leur audition par le procureur permettra de savoir qui d'entre eux sont les vrais coupables". Mais une chose est sûre : ils étaient au grand complet, notamment après les interpellations récentes de trois  co- accusés. En attendant, un calme trompeur règne dans la localité. De toute façon, il y a cette mobilisation sans précédent des Forces de sécurité et de défense composées de 150 éléments, histoire de tenir en respect les habitants de ladite localité. Une quatrième victime a survécu à ce lynchâge qui ne disait pas son nom. Elle se remet progressivement de ses graves blessures. Les concernés ont été arbitrairement soupçonnés d'avoir cherché à commettre un enlèvement. Ce qui aurait mis le feu aux poudres. La réaction des villageois était surprenante car ils s'en sont violemment pris aux 6 occupants de ce 4x4 dont trois ont succombé des suites de leurs blessures et un quatrième sérieusement blessé. Or, divers recoupement ont permis de savoir que les victimes étaient venues pour un business, filière pierres industrielles.. 

 

Franck R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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