Deux millions d’euros. C’est le total des montants des contributions de l’Union européenne et de la France au basket fund élargi qui va couvrir les élections générales. Ces déclarations d’intention ont été annoncées de manière officielle hier au cours d’une conférence de presse à Alarobia au siège de la Commission électorale nationale indépendante. Sur ces deux millions d’euros, un est issu de l’Union européenne, et l’autre de la France. L’Allemagne a annoncé hier également sa contribution à ce fonds commun pour les élections au travers d’un fonds africain. Cependant, la hauteur de la contribution n’est pas encore connue. Ces fonds viendront s’ajouter au budget estimé par la CENI pour l’élection présidentielle à venir dans le pays.
Un budget de 80 milliards d’ariary a été fixé par l’organe en charge de la préparation et l’organisation des élections pour ce scrutin prévu en fin d’année. La moitié de cette somme, soit environ 40 milliards d’ariary, est prévue dans la loi de Finances initiale. Le gap restant doit être financé par les partenaires techniques et financiers du pays, à travers notamment le fonds commun pour les élections communément appelé basket fund. La contribution de l’UE et la France à hauteur de 2 millions d’euros soit 10 milliards d’ariary, vient combler une partie du gap.
Sans compter la contribution à déterminer de l’Allemagne, 30 milliards d’ariary restent donc à trouver au minimum pour à la fois la présidentielle et les autres élections à venir. « Nous espérons lancer une dynamique pour que d’autres partenaires de Madagascar qui sont présents ici se manifestent rapidement », commente Isabelle Delattre, ambassadrice de l’Union européenne, qui espère que le basket fund atteindra les alentours de 8 millions d’euros au total avec la contribution d’autres partenaires techniques et financiers.
Pour rassurer face à ce gap, le président de la CENI Dama Andrianarisedo soutient que des discussions restent en cours avec le Gouvernement. Il évoque par ailleurs la possibilité par le Gouvernement de prendre un décret d’avance en dernier recours. Notons que contrairement à 2018, l’UE annonce qu’elle n’enverra pas une mission d’observation électorale classique, à savoir une mission d’experts électoraux, dont les attributions seront à peu près les mêmes mais en « version réduite ». Des recommandations sont attendues à l’issue de cette mission.
A ce propos, la diplomate affirme que la baisse de la contribution de l’UE, il était de 1,5 million d’euros pour le précédent cycle électoral, n’a pas de lien avec la faiblesse de la mise en œuvre de certaines des recommandations de la précédente mission d’observation électorale de l’UE à Madagascar, nécessitant la modification du cadre légal des élections. Si des modifications restent possibles, à l’heure actuelle, Isabelle Delattre affirme que l’UE sera attentive à certains progrès réalisables à brève échéance qui ne nécessitent pas une modification de ce cadre légal. Cette organisation affirme être attentive au renouvellement des mandats des membres des organes de contrôle de la vie publique et politique, à la préservation de la liberté d’expression. Elle attend également la publication des résultats par bureau de vote pour assurer que ces élections seront « crédibles et donc incontestables ».
L.A.