Siteny Randrianasoloniaiko se fait introniser secrétaire national du Parti social démocrate (PSD) de Madagascar. Et ce, en fin de semaine dernière lors du congrès national du parti fondé par le premier Président de la République Philibert Tsiranana. Il prend la place de la candidate à la dernière présidentielle, Eliana Bezaza, reléguée au rang de secrétaire national adjoint. La passation entre les deux personnalités a été fortement médiatisée. Sollicité par les membres de ce parti pour être leur porte-étendard lors de la prochaine élection présidentielle, le boss du Mihava Tour sera, sauf surprise, investi par ce parti.
C'est un scénario qui relève davantage de l'absurdité que de la démocratie. Comment peut-on justifier qu'un individu non affilié à un parti politique, comme dans le cas de Siteny Randrianasoloniaiko, puisse occuper un poste aussi élevé que celui de secrétaire national qui, normalement, devrait être réservé à des membres actifs et engagés ? Cela semble être une insulte à l'idée même de la représentativité démocratique et une dévalorisation de l'effort et du dévouement que de nombreux membres de partis politiques apportent.
La situation est encore plus ubuesque lorsque l'on connaît le parcours politique de l'homme. L’expression « retournement de veste » semble avoir été inventée pour décrire le curriculum de Randrianasoloniaiko. Passer d’un statut d’indépendant à celui de partisan du HVM, puis à l’IRD. Il y a de quoi légitimement soulever des questions quant à sa cohérence idéologique.
Le fait que cet individu puisse ensuite être propulsé comme candidat à l'élection présidentielle par ce même parti soulève des drapeaux rouges encore plus grands. Comment peut-on espérer qu'un homme politique, dont les affiliations et les motivations sont floues, puisse représenter avec honnêteté et fidélité les valeurs et les intérêts d'un parti qui ne lui est même pas intrinsèquement lié ? Cela semble être une manœuvre calculée pour exploiter le système au lieu de le servir.
De la part de Siteny Randrianasoloniaiko, l’objectif évident est qu’il veuille se constituer un pseudo base politique sur le tard. Ce qui montre qu’il ne s’est pas préparé à être candidat et encore moins président de la République. En revanche, les membres du parti et le public en général ont le droit de se demander si les responsables du PSD ont pris cette décision pour le bien du parti ou pour des motifs moins nobles…
La Rédaction