Moins de deux mois nous séparent du 9 novembre, date fixée pour la tenue de l'élection présidentielle. Sur le terrain, la CENI comme la HCC s’emploient à respecter l’échéance en exécutant son calendrier. Le tirage au sort de l'ordre d'apparition sur le bulletin unique a été effectué en début de semaine par la CENI, en présence de tous les candidats ou à défaut leurs représentants. Et ce après que la HCC a publié effectivement la liste officielle des candidats en fin de semaine dernière. Bref, la machine électorale est en marche.
Pourtant, dans les QG des partis politiques, le climat diffère. Si le camp Orange semble se mettre au diapason des enjeux, cela ne semble pas le cas dans les rangs de l’Opposition où l’on continue de chercher la petite bête pour esquiver le scrutin. Depuis près d'un an maintenant, l’Opposition - dont les têtes de roues sont aujourd'hui candidats officiels à la présidentielle - a en effet multiplié des sorties pour tenter de discréditer le processus électoral, tout en participant à chaque fois à chaque étape de celle-ci.
Tout le monde se rappelle qu'elle a revendiqué la tenue d'une concertation nationale. Les opposants ont aussi dénoncé successivement le code électoral, le fichier électoral pas crédible à leur goût et l'insuffisance du budget électoral pour dire à la population que le régime n'avait pas l'intention d'aller vers ce scrutin. Cette Opposition a exigé le réaménagement de la HCC et du bureau de la CENI, préjugeant de la partialité de ces dernières, alors que celles-ci sont composées dans les règles de l'art et de la même manière que lors de l'élection présidentielle de 2018.
Alors que le processus électoral est en cours, l'opposition a soufflé aux oreilles du FFKM pour la tenue d'un dialogue national en préalable à l'élection. Puis cette année, l'Opposition s'est engouffrée dans le débat autour de la nationalité du Président-candidat Rajoelina dont elle conteste la validité de la candidature.
Le jour J approche à grands pas
Dernièrement, ces opposants dénoncent le transfert du pouvoir du président du Sénat vers un gouvernement collégial. Elle évoque d'abord des pressions sur le numéro un de la Chambre haute du Parlement l'obligeant à renoncer au fauteuil de chef d'Etat par intérim. Des suspicions balayées par le premier concerné lors d'une conférence de presse.
Depuis, ces opposants s'attaquent à la HCC et au transfert du pouvoir vers le gouvernement. Un transfert pourtant écrit noir sur blanc dans la Constitution... L'opposition aurait sans doute aimé que les rênes du pays soient confiés à un de ses représentants, au mépris des textes existants ? Il est clair que les gesticulations des opposants n'ont pour objectif que de créer un glissement dans le calendrier. Cela semble être l’objectif ultime de l’opposition.
Aussi curieux que cela puisse paraître, le régime semble aujourd'hui le plus disposé à les affronter. Aujourd’hui, dans un contexte d’austérité avec l'inflation notamment, le gouvernement s'est décarcassée pour donner la CENI de moyens pour sa mission. Apparemment, non préparée et pas très bien structurée, l’opposition veut se donner le temps avant d’affronter une machine aux apparences bien huilées du TGV. L'objectif est de gagner du temps, tout en poussant le camp Orange à la faute.
En effet, l'opposition a passé son temps à critiquer frénétiquement les actions du pouvoir en place au lieu de se préparer tant idéologiquement que financièrement à ce rendez-vous. Aujourd'hui ils sont dix à s'opposer au candidat Rajoelina mais tous savent que le président sortant à une bonne longueur d'avance eu égard à ses réalisations et à sa popularité encore bien présente.
Dans cette situation, un mois et demie paraissent clairement insuffisants pour rattraper le retard pris. Pour cette opposition, il est donc clair qu’un report doit être inévitable. Avec l'ambition non affirmée d'installer une transition dans le pays. Sauf que, tout les volets tant juridiques, financières que logistiques semblent être mises en marche pour le 9 novembre. La CENI est prête, la majorité se prépare et le peuple n’attend que ça. Au rythme actuel, cette élection présidentielle pourrait être à sens unique, avec une opposition loin d’être prête pour le jour J qui approche à grands pas.
La rédaction