Durant un peu plus d’un quart d’heure, le chef de l’Etat sortant s’est employé à ramener la quiétude auprès de ses partisans et à adresser également une réponse à ses adversaires. Et lui de dénoncer d’emblée les tentatives de déstabilisation du pays fomentées par une minorité de personnes. « Implanter les germes d’une crise n’est pas nécessaire », dit-il, rappelant à cet occasion les conséquences néfastes que peut avoir une crise à Madagascar. Et lui de remémorer à cette occasion, la crise de 2002 qui a pour conséquence selon ses dires, une baisse du taux de croissance à 12,4% et ne hausse du taux de pauvreté de 69% à 80%.
Le leader de la révolution Orange rappelle par ailleurs que la Transition a travaillé à la mise en place des instruments pour permettre un changement démocratique. Il parle notamment de l’actuelle Constitution, élaborée de manière inclusive avec tous les partis politiques acteurs de la vie politique actuelle, et qui consacre de nombreux acquis, tels que la mise en place de la CENI, la démission du Président candidat deux mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, le bulletin unique. « Des acquis qui ont été faits pour permettre l’alternance démocratique » et de mettre tout un chacun sur le même pied d’égalité, rappelle-t-il.
Petite bête
Et lui de dénoncer ainsi les revendications insensées du collectif des candidats qui s’apparentent à du « filam-baniny ». Les membres de ce collectif revendiquent par exemple la recomposition de la CENI et de la HCC, des institutions ont été mises en place conformément à la Constitution, souligne Andry Rajoelina. Celui-ci voit dans ses demandes la manifestation concrète que « parmi les candidats, certains ne sont véritablement pas prêts à avancer vers les élections ». En effet, il dit que ces revendications ont pour objectif d’aller vers une Transition.
Pour lui, « Il n’y a pas de crise mais une crise qu’on veut instaurer ». Que si ces candidats qui se sont regroupés avaient de l’amour pour la patrie, ils ne devraient pas chercher à créer des troubles. Andry Rajoelina appelle ainsi à laisser la population exprimer son choix, à choisir celui qu’il souhaite diriger le pays. Que 10 ou 11 personnes ne devraient pas s’accaparer ce droit. Et d’appeler par ailleurs à ne pas pousser ceux qui respectent la loi, ses partisans, qu’il pense être majoritaire dans le pays, à verser dans la colère.
Aucun accord politique
Durant son allocution, le candidat numéro trois a également condamné de la manière la plus ferme les velléités de diviser la population malagasy. En effet, il constate que le pays est en danger car des candidats bafouent actuellement les droits fondamentaux exprimés dans la charte de droits de l’homme. Et de dénoncer l’existence aujourd’hui d’incitations à la discrimination, à la haine, à la violence ou à la ségrégation à l’égard d’autrui, la diffusion d’idée basée sur la supériorité ou la haine raciale. Des pratiques qu’il appelle à cesser. « Personne ne peut enlever le patriotisme dans chaque personne », renchérit-il. « Face à la haine véhiculée, face au mépris entonné, j’apporte l’amour, l’amour pour sa patrie, l’amour pour la population malagasy et pour Madagascar », souligne-t-il.
Enfin, il appelle à respecter et avoir confiance envers les institutions mises en place par la Constitution. Reprenant les termes de la mission des Nations unies à Madagascar, le candidat à la présidentielle affirme qu’aucun accord politique non prévu par la Constitution ne sera mis en œuvre à Madagascar. Il lance par ailleurs un appel à la population à ne pas accepter la destruction du pays et à protéger ce qui est juste et droit, et à défendre les biens communs.
La rédaction