Publié dans Politique

District de Moramanga - Des bandes téméraires frappent encore et toujours

Publié le jeudi, 15 février 2024


La population est aux abois. « Les gens paraissent fous. Ils ne se concentrent plus à leur gagne-pain quotidien alors que nous sommes en pleine période de soudure », s’inquiète une mère de famille à Morarano- Gare. La panique y demeure encore vive, deux jours après les attaques violentes perpétrées par des hors-la-loi dans cinq villages contingents dans la nuit du 13 février (cf. La Vérité du 14 février). « Chaque jour, la peur tenaille tout le monde à la nuit tombante », ajoute-t-elle.
Malgré la vigilance de la Gendarmerie, les bandes téméraires ont encore frappé ailleurs la nuit suivante. Elles ont écumé quelques hameaux isolés en brousse dans la Commune suburbaine d’Ambohibary- Moramanga. Les habitants ont pris la précaution de déguerpir aux moindres signes suspects, laissant ainsi derrière eux le champ libre aux malfaiteurs.
Sur leur passage, ceux-ci ont consommé les marchandises dans les boutiques et ont détruit le reste de ce qu’ils n’ont pas pu avaler. Ils auraient cherché de l’argent que les propriétaires en fuite de bonne heure ont emporté sur eux. Le nombre exact d’assaillants est difficile à établir. Ce qui est sûr est qu’ils agissent en groupes et en réseaux. Certains disent quelques dizaines à la fois.
L’actuelle insécurité rampante dans le District de Moramanga est sans précédent. Décidément, cette circonscription que le Président Andry Rajoelina a visitée exactement une semaine passée est subitement devenue rouge en matière de banditisme. Des bandes organisées semblent infester toutes les subdivisions de son territoire. En effet, les supputations vont bon train.
D’aucuns suspectent derrière cette occurrence préoccupante jamais vue un dessous politique. La multiplication des attaques s’est élancée à la veille de l’annonce de la création de la future Région de Mangoro. Les assauts en brousse semblent s’intensifier après la grande annonce faite à Moramanga le 9 février où le sommet de l’Etat a confirmé la séparation en deux de la Région d’Alaotra-Mangoro.
D’autres suspectent l’approche des élections législatives et communales qui devraient se tenir incessamment. Deux autres suppositions aussi reviennent assez souvent. D’un côté, l’on songe à l’impossibilité pour les habitués du trafic de carburants dérobés sur le site minier d’Ambatovy. Beaucoup y ont trouvé durant des années une source de revenu importante. Mais ce n’est plus le cas depuis quelque temps déjà.
D’un autre côté, l’attention se tourne vers l’éventuelle existence de groupes de délinquants ou criminels venus d’ailleurs. Ceux d’Anjozorobe auraient migré dans le haut bassin de Mangoro. En tout cas, les gangs intrépides disposent de renseignements sûrs et bénéficient du service des complices locaux qui connaissent bien le terrain. Autrement, ils n’oseraient pas défier les gendarmes qui font le nécessaire pour les rattraper.
La situation qui fait perdre le fil aux habitants ne laisse pas les responsables indifférents. L’Organe mixte de conception (OMC), présidé par le chef de District, tient des réunions régulières pour trouver des solutions. Plus particulièrement, les gendarmes de Moramanga qui sont à la fois au four et au moulin, malgré la situation de limite bien connue à Madagascar, ne lâchent pas prise. La traque des membres de ces « organisations nuisibles » continue.
La population reste sur le qui-vive en attendant le retour au calme. Certains préfèrent passer la nuit dehors en dépit du mauvais temps. « A Andrika (à l’ouest de la ville de Moramanga sur la RN2 vers Antananarivo, ndlr), les gens dorment dans les buissons avec leurs motos », rapporte un informateur. Mercredi, à cause de la panique générale, le chef-lieu de la Commune rurale de Morarano- Gare, d’habitude grouillant, a ressemblé à une ville morte en pleine journée.
M.R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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